09/04/2015

Épigraphie et paléographie israélites aux IXème et VIIIème siècles avant notre ère (Mendel, 2003)

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Dans son mémoire de Master (sous la direction d’André Lemaire), Épigraphie et paléographie israélites aux IXème et VIIIème siècles avant notre ère (2003), Anat Mendel livre une compilation fort utile des sceaux inscrits, des inscriptions sur pithoi, jarres, murs, tessons, etc. Par le choix de ne retenir que les documents israélites datés entre le IXe s. et le VIIIe s., on obtient une compilation commode (qu’on aimerait bien publiée et peaufinée) : pour chaque document, une courte analyse paléographique permet de dresser les spécificités de telle ou telle écriture, avec des parallèles utiles pour s’imprégner de la méthodologie de la discipline, et surtout de la période en question. Ainsi, on comprend mieux les difficultés qui surgissent parfois dans certains cas, comme lorsque l’écriture est plus « relâchée » (graffitis). Parmi les documents analysés figurent ceux de Kuntillet ‘Ajrud (pp.61-92) où non seulement figure le nom divin, mais aussi des éléments jetant une certaine lumière sur l’ashérah (arbre sacré) dont parlent parfois les textes bibliques. D’un certain intérêt également, et pour l’ensemble des inscriptions, peut se révéler l’étude des noms théophores, dont les variations indiquent parfois des variantes dialectales et géographiques. Le mémoire présente hélas quelques coquilles (typographie, mise en page…) et j’avoue que j’aurais préféré un texte en hébreu plutôt que ces transcriptions conventionnelles, mais enfin le travail est très intéressant par sa nature même de compilation. Parmi les éléments conclusifs, citons (p.157) :

Au début et à la première moitié du IXème siècle, les écritures araméenne, phénicienne et hébraïque sont encore difficilement distinguables. (…) Vers la fin du IXème siècle et le début du VIIIème, deux styles d’écriture hébraïque commencent à se développer : un style conservateur formel, essentiellement lapidaire et servant entre autres à la gravure des sceaux, et un style cursif, utilisé pour les ostraca et les papyri.

Pour les sceaux inscrits spécifiquement, la meilleure introduction est l’impressionnant article « Sceaux inscrits des pays du Levant », de P. Bordreuil dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible, tome XII : 86-211.