20/09/2021

Dystopie covidique

« La vérité est la seule autorité
L’autorité n’est pas la vérité. » – Sadhguru

   Nous vivons dans un monde dominé par le mensonge (1Jo 5.19, Joh 8.44). On a attribué à Malraux l’idée que le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas. Jusqu’à présent, force est de constater qu’il n’y a pas grand-chose de spirituel dans ce XXIe siècle, car la divinité, c’est l’argent, l’idole, c’est le ventre (Mat 6.24, Luk 16.13, Phi 3.19). Aussi est-il cocasse de constater qu’il existe encore des gens pour croire que le pouvoir séculaire, l’État, agit dans l’intérêt du peuple : l’État est Providence. Il remplace la Providence.

Citation de Romains 13.3 (Césarée Maritime)

Mosaïque citant Rom 13.3 (Césarée Maritime). Source. Biblio : Graves 2020, 239.

   Les chrétiens – qui ne font pas partie du monde (Joh 15.19, Joh 17.14, Joh 17.16, Joh 18.36) parce que leur politeuma, leur communauté civique, est céleste (Phi 3.20) – se soumettent bien volontiers à l’autorité séculaire (Rom 13.1), dans le cadre fixé par Jésus (Luk 20.25). Ils se conforment, en quelque sorte, à cet adage qu’on peut lire sur une mosaïque retrouvée à Césarée : ΘΕΛΕΙΣ ΜΗ ΦΟΒΙΣΘΑΙ ΤΗΝ ΕΞΟΥΣΙΑΝ ΤΟ ΑΓΑΘΟΝ ΠΟΙΕΙ. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien ! Il s’agit d’une citation de Rom 13.3, frappée au coin du bon sens, suggérant que la pratique du bien écarte des tribunaux et de la répression publique. Ce qui est bien vrai. Mais… pas toujours.

   Quand le pouvoir est tyrannique, on peut le craindre même et surtout quand on pratique le bien. Ainsi les lanceurs d’alerte modernes ont à craindre non seulement la dangereuse vindicte des groupes d’intérêts privés qu’ils dénoncent, mais aussi très souvent l’État lui-même, qui est d’emblée plus prompt à protéger les intérêts financiers des grands groupes que l’intérêt public. En France, sommes-nous encore dans une démocratie ? La question se pose, et la réponse est évidemment négative (Polony 2021). Le concept de démocrature me paraît plus approprié, et c’est pourquoi l’idée d’un État Providence est naïve. Les chrétiens devraient en avoir conscience, et adopter vis-à-vis du monde politique une distance critique de tous les instants, spécialement en matière de santé.

   La devise de ce blog est tirée de 1Th 5.21 : πάντα δὲ δοκιμάζετε, τὸ καλὸν κατέχετε· Examinez (procédez à un examen critique de) toutes choses, retenez ce qui est bon. La crise de la Covid19 nous donne hélas le loisir de mettre en application, plus que jamais, cette devise. Dans ce qui suit, je vais m’écarter d’une stricte neutralité, et du cadre de ce blog. A décharge, je fais valoir que le silence est un parti-pris, et puisque ne dire mot, c’est consentir, mieux vaut dire ce qu’on pense. N’étant absolument pas une autorité pour m’exprimer dans le domaine sanitaire, il va de soi que les idées exprimées ne valent qu’à la mesure du crédit que vous portez aux « autorités » (références bibliographiques) mentionnées en vis-à-vis. En préambule, mon conseil est le suivant : Réfléchissez, examinez, vérifiez !

  • Échec du discours scientifique. C’est un problème que j’ai déjà signalé – en détail – dans deux billets de ce blog : La souris truquée et Malscience.  La fraude est bien plus répandue qu’on ne pense : qu’elle soit motivée par des raisons de carrière (publish or perish) ou par l’appât du gain (considérable), elle a envahi le milieu scientifique jusqu’au point de non-retour : la plupart des études scientifiques, particulièrement dans le milieu médical, ne sont tout simplement pas de la science. Pilotées par l’industrie pharmaceutique, les études ne servent que l’intérêt de leurs financeurs. Qu’il s’agisse d’introduire un nouveau médicament, de fixer un seuil médical ou d’influencer un taux de remboursement, la pression des labos s’exerce à tous les niveaux, et dans la plus totale opacité/impunité. BMJ 2020;371:m4425Sismondo 2021Posons-nous cette question : devrions-nous faire confiance à la « science » de l’industrie pharmaceutique ? –  Kassirer 2005Even 2015Gøtzsche 2019Raoult 2021Gingras et Kelfaoui 2020Courtois 2021aCourtois 2021b –  Borch-Jacobsen 2013 – Foucart 2013Le Monde Diplomatique : Vérités et mensonges au nom de la Science (n°179, 10-11/2021)

  • Échec des instances de régulation. OMS, FDA, EMA, ANSM, États… toutes ces instances sont faillibles et ont failli. Particulièrement dans le cadre des traitements précoces, elles n’ont pas voulu laisser aux médecins leur liberté de prescrire (cf. Courtois 2021c, d), et ce faisant ont occasionné une perte de chance pour des dizaines de milliers de malades. Le dénigrement du protocole de Didier Raoult, en particulier, défie l’entendement. On a accordé une recommandation temporaire d’utilisation (ANSM, EMA, Commission européenne) à une molécule nouvelle (et hors de prix), le Remdesivir, mais refusé cette même recommandation à une molécule ancienne, sûre et bon marché, l’hydroxycloroquine (en association avec l’azithromycine). Les résultats de l’étude DisCoVeRy, tombés récemment (14/09/2021, Ader et al. 2021 : « No clinical benefit »), confirment ce que les auditeurs de Didier Raoult (IHU) savaient depuis longtemps : le Remdesivir ne soigne pas et il est toxique. Pire, il est mutagène. Par contre il est très efficace pour les profits du laboratoire Gilead, et par ruissellement pour toutes celles et ceux que ce laboratoire arrose Bazin 2021, 27-84 –  L’ANSM refuse une RTU à l’HCQ…Covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin): panorama d’une escroquerie (retweeté par Didier Raoult, ce qui a fait grincer quelques dents chez les spécialistes en procès d’intention mais non en examen du fond) – Remdesivir, pour quelques dollars de plus.

  • Échec des politiques. L’évolution de l’épidémie est décorrélée des mesures de politique sanitaire, en tous cas dans les pays les plus riches. Masques, protocoles, confinements (Gøtzsche 2021, 95-143), politique vaccinale, et autres nuisances… Toutes ces mesures liberticides ne sont pas fondées sur des études scientifiques sérieuses, et sont inefficaces comme l’ont démontré les différentes « vagues ». On ne confine pas des personnes saines avec des personnes malades : il faut isoler les malades, et laisser libres ceux qui ne le sont pas… C’est un principe assez ancien appelé « quarantaine ». Les confinements ont des effets dévastateurs sur l’économie, la santé mentale individuelle et la santé publique. On ne préconise pas de Paracétamol pour la Covid – c’est dangereux (Bazin 2021, 130-136). On ne refuse ni soin, ni espoir, aux patients en leur expliquant qu’il n’y a pas de traitement : on laisse faire ceux dont c’est le métier, les médecins. Au pire, ils prescriront un traitement inutile – ce qu’il font souvent – mais le patient aura été pris en charge, a minima par un effet placebo. Au mieux, ils prescriront le protocole de Raoult, ou l’ivermectine – traitements controversés mais qui ont fait leurs preuves dans quelques pays – à côté d’une supplémentation en vitamine D, C, zinc, et quercétine notamment (ex. Name 2020). On se concerte sur l’utilisation du Rivotril, que certains considèrent comme de l’euthanasie active. On ne prend pas de décisions à l’emporte-pièce, comme celle interdisant l’usage de l’hydroxycloroquine. En tout cas on remarquera que le classement de l’hydroxycloroquine comme « substance vénéneuse » a favorablement avantagé la course aux vaccins, laquelle nécessitait qu’aucun traitement ne soit disponible. Ce lien trouble entre décision politique et intérêts industriels interroge. Le scandale du Lancet (LancetGate) n’a fait qu’illustrer par l’ignominie à quel point le monde de l’édition scientifique est corrompu ou aveugle, mais pas seulement : l’interdiction élyséenne n’ayant pas été levée, ni l’hydroxycloroquine été réhabilitée, on a rajouté un scandale politique au scandale scientifique.  Douste-Blazy 2020, Perronne 2020 et 2021.

  • Échec des syndicats et des ordres. Non seulement la liberté de prescrire des médecins a été bafouée, mais on a aussi vu une multiplication d’actions menées par l’Orde national des médecins (ordre fondé singulièrement sous le régime de Vichy) visant, ni plus ni moins, à bafouer également la liberté des médecins de s’exprimer ! Avec l’obligation vaccinale pour les professions de santé et l’introduction du pass « sanitaire », un grand nombre de secteurs ont été mis sous pression, avec un piétinement inédit et disproportionné des libertés individuelles et du droit du travail – et ce dans un mutisme à peu près complet des syndicats. La France, pays des Lumières ?

  • Échec des médias. Croyant « faire nation » les médias, à la solde d’une poignée de milliardaires défendant des intérêts privés, ont unifié leurs discours dans un terrifiant chœur dystopique. Des journalistes aux compétences douteuses s’auto-proclament « fact-checkers » et héros de la « désinfox » (« ceux qui sont dans la cale et qui ne voient jamais rien » d’après l’analogie de l’inénarrable D. Raoult). Il est vrai que notre époque se caractérise par une explosion dramatique de la désinformation. Faut-il pour autant pourchasser et faire taire les hérétiques, comme au temps de l’Inquisition ? En matière scientifique, l’explosion de la désinformation est un échec cuisant de la société scientiste qui est imputable à la perte totale de crédibilité des savants. Ce manque de crédibilité, je l’ai dit, a atteint un point de non-retour : absence d’éthique, conflits d’intérêts, fraudes, ont fait déborder le vase (pour les liens ou conflits d’intérêts, des sites comme Base Transparence Santé ou Euros For Docs donnent une petite idée, édifiante, de la situation). Le public ne croit plus en l’idole « science ». C’est un problème très fâcheux car, dit-on, « l’ignorance tue ». Certes. Mais ce n’est ni par la censure, ni par un autoritarisme fasciste et totalitaire que l’on parviendra à guérir la société de ce mal lancinant – bien au contraire. Oubliant leur rôle de contrepouvoir, les médias agissent désormais en parfaits petits soldats du gouvernement – ce qui serait logique si nous étions « en guerre ». Mais de guerre, il n’est point, et l’épidémie exigerait une approche moins opaque (sans Conseil de défense sanitaire !), et plus démocratique, c’est-à-dire ouverte aux voix critiques et dissidentes, surtout quand elles émanent de scientifiques reconnus (les Raoult, Perrone, Henrion-Caude, Montagnier, Mallone…). Courtois 2021e, Vidal 2021, Colon 2021.

A quel genre de prudence ces considérations invitent-elles ?

   Les médias et politiques agissent comme si les scandales sanitaires n’avaient jamais existé. Ou bien comme si ces scandales ne pouvaient plus survenir, puisque les leçons en auraient été tirées. Mediator, Diane 35, Vioxx, statines, Dépakine, Distilbène, sang contaminé, vaccins contre la dengue, vaccins H1N1, opioïdes… la liste (ici non exhaustive) est longue, mais l’affaire du Remdesivir + LancetGate montre qu’au contraire rien a changé. Il existe toujours des scientifiques – appelés key opinion leaders – prêts à vendre corps et âme aux labos. Il existe toujours des instances de « régulation » qui ne régulent pas grand-chose. Par exemple, entre 2001 et 2010, un tiers des médicaments approuvés comme « sûrs et efficaces » par la FDA ont été à l’origine de problèmes de sécurité sérieux, nécessitant retrait ou mise en garde (Downing et al. 2017). Certains verront dans ce constat alarmant l’indication que le processus de surveillance fonctionne normalement. Mais les esprits chagrins – et les victimes – y verront surtout la preuve que lorsqu’une institution décrète qu’un médicament est « sûr et efficace », la réserve non seulement est légitime, mais nécessaire : la proportion est énorme et discrédite complètement les processus de validation (normaux et plus encore ceux qui sont très accélérés comme dans le cas des vaccins !). Sur les scandales sanitaires  D.-M. Courtois et P. Courtois 2016, Simon 2006, 53-79, Gøtzshe 2019, Even et Debré 2011.

   Alors que penser de l’hystérie vaccinale, promue en chœur par les politiques, les médias et les instances de régulation ? « La vaccination, ça ne se discute pas » avait lancé Marisol Touraine, une ancienne ministre de la Santé. Voilà qui n’est ni démocratique, ni scientifique, mais au vu des circonstances exceptionnelles entourant la Covid19, ne peut-on pour une fois (mais ce ne serait pas la première fois) déroger au dialogue civilisé et au débat contradictoire, et obliger les imbéciles, les marginaux, les ignares, les complotistes, les crasseux, les sans-dents, les gueux, les farfelus, les égoïstes, les cheveux longs, les cheveux sales et les gens qui ne sont rien à se faire vacciner ? Avant de répondre à cette question, il convient de rappeler quelques faits.

   En premier lieu, le dénigrement des traitements précoces est un scandale qui jette un doute irrémédiable sur l’intérêt (et le désintéressement !) des vaccins. Pourquoi avoir interdit aux médecins de prescrire librement ? Pourquoi avoir interdit des traitements inoffensifs et potentiellement efficaces ? Pourquoi n’avoir pas fait une promotion intensive de l’hygiène de vie pour stimuler les défenses immunitaires ? Il n’est ici pas utile de recourir à une quelconque théorie du « complot » : incompétence et surtout corruption permettent d’apporter toutes les réponses requises. En second lieu, l’exonération de responsabilité des laboratoires pour les effets indésirables des vaccins, en toute opacité, est un scandale qui jette aussi un doute irrémédiable sur l’innocuité des vaccins : les États sont placés dans la position de juge et partie : responsables de l’indemnisation, mais chargés de la pharmacovigilance ! Situation d’autant plus perverse que le signalement des effets secondaires doit idéalement passer par les professionnels de santé – ceux-là même qui sont impliqués dans la propagande et la vaccination de masse, et grassement payés pour ce faire ! En dernier lieu, l’innovation technologique majeure introduite par les vaccins OGM ou ARNm jette encore un doute irrémédiable sur l’innocuité des vaccins. Non seulement les études cliniques ont été raccourcies et présentent des défauts méthodologiques ahurissants (ex. de Lorgeril 2021, Classen 2021) mais la technologie elle-même a de quoi susciter quelques appréhensions, qu’il faut lever par des études approfondies incompatibles avec l’urgence (Vélot 2020, 2021).

   Faut-il rejeter la vaccination, sous prétexte du principe de précaution ? Comme l’explique fort bien Didier Raoult dans son ouvrage La Vérité sur les vaccins (Michel Lafon Poche, 2021), se poser la question d’être pour ou contre la vaccination n’a pas de sens. C’est l’indication qui compte : pour qui ? où ? à quel moment ? Une politique vaccinale cohérente devrait cibler son public, informer, et s’abstenir de contraindre. Commentant la politique française au sujet des 11 vaccins obligatoires depuis 2018, Raoult écrit :

Comment imaginer qu’une injonction rétablisse la confiance ? J’ai bien peur que cet autoritarisme n’amplifie au contraire la défiance vis-à-vis de la vaccination et nous fasse courir un risque grave en cas de pandémie. Dans les quinze pays européens qui ont opté pour la recommandation vaccinale à la place de l’obligation vaccinale, il n’y a pas plus de morts. Aucune étude ne montre l’efficacité de la contrainte vaccinale, d’autant qu’elle sape l’effort pédagogique des médecins sur l’intérêt de la vaccination et ravive l’hystérie des anti-vaccins. (pp.116-117)

   Il y avait déjà des réticences immenses pour des vaccins qui ont fait, peu ou prou, leurs preuves. Que dire dans ce cas de vaccins nouveaux, développés hâtivement, avec des technologies inédites, et qui sont toujours en phase III d’essais cliniques ? Opposer aux réticents le miracle scientiste de la vaccination est indécent. Les deux vaccins les plus injectés actuellement (Pfizer et Moderna) n’ont plus grand-chose à voir avec la technique de Pasteur – et ne viennent pas du « pays de Pasteur » relégué en 3e division dans de bien nombreux domaines – et leur nouveauté suscite de nombreuses interrogations et de vives inquiétudes (Seneff et Nigh 2021, Muchielli et al. 2021). Par exemple, Robert Malone, un des pionniers de l’ARNm déclare que la protéine Spike, induite par les vaccins, est toxique. Quand on consulte les bases de pharmacovigilance/vaccinovigilance, comme VAERS ou EudraVigilance, on est effaré : il semble que les vaccins soient impliqués dans une mortalité inédite (interview), qui ne saurait systématiquement être le fruit du hasard (synthèse ici). Dans ces conditions, la question du principe de précaution revient dans la boucle avec d’autant plus d’acuité. Chacun doit se demander si le bénéfice excède le risque encouru. Le bénéfice est de réduire le risque de faire une forme sévère de la maladie, et de se prémunir de l’ostracisation. La question des doses complémentaires indique que le bénéfice est temporaire (quelques mois seulement, hors variant). Le risque, outre l’ostracisation, est de faire une forme grave… On voit donc que le bénéfice sanitaire ne concerne que la maladie sous sa forme sévère puisque de l’aveu unanime, les « vaccins » ne protègent ni de la contamination, ni des symptômes, ni de la propagation. Or les individus ne sont pas tous égaux vis-à-vis du risque de forme sévère. La stratégie vaccinale doit donc – comme toujours en fait – être concertée, ciblée, consentie. Si l’on met de côté les leçons de morale des bons citoyens altruistes (ceux qui – entre deux cigarettes et une boisson sucrée – se jettent sur les paquets de pâtes et de PQ à la moindre alerte), que faire ?

On ne peut appliquer partout notre principe de précaution, parce que le rapport entre le coût et le bénéfice n’est pas le même partout. Personne n’a voulu financer d’essais sur cent mille volontaires pour le vaccin contre Ebola, pourtant on utilise aujourd’hui cette vaccination parce que la mortalité est élevée. Mais quand le risque est faible, c’est l’inverse : la certitude de l’innocuité du vaccin doit être très forte et les études de sécurité le plus poussées possible. (Raoult, La vérité sur les vaccins, pp.127-128 ; je souligne)

Il faut évidemment se demander le risque que l’on a de faire une forme sévère et de mourir de la Covid. Ce risque est élevé chez les personnes  âgées (> 65 ans), les immunodéprimés, les personnes obèses ou cancéreuses, mais plus modeste voire infime dans les autres catégories de la population, tout particulièrement chez les moins de 30 ans, où le risque de mourir du vaccin l’emporte (Bourdineaud 2021, 9 ; cf. RéinfoCovid pour les < 45 ans). Quid alors des 85% de non-vaccinés qui encombreraient les hôpitaux ? de la réduction de 95% des formes sévères ? de la réduction d’un facteur 12 de la transmission du virus chez les personnes vaccinées ? « Les chiffres, cela ne se discute pas », a-t-on souvent asséné.

Voici encore une affirmation péremptoire, suffisante, autoritaire. Pas sûr que Bill Gates, « le plus grand acteur privé de santé publique au monde » (Raoult 2021, 108), soit d’accord avec nos éminences grises ! Car les chiffres, bien entendu, se discutent et se trafiquent comme le reste, surtout lorsqu’il s’agit de modélisations hors-sol (Institut Pasteur, Inserm), ou de données tronquées (DREES) – sans parler des cas de conflits d’intérêts. Décoder l’éco : Le dessous des chiffres du Ministère de la SantéStatistiques officielles, « oublis » : la Drees a-t-elle reconnu son erreur ?… – Analyses of the french president Macron’s scientific assertions by Prof. Peter McCullough. – Importantes limites scientifiques de la modélisations… (Institut Pasteur)Projections des entrées l’hôpital…(Inserm)Des chiffres et des faits : les leçons à tirer d’Israël (vidéo) – Vaccin en Israël : des chiffres troublants !

Concernant l’efficacité de la vaccination, nous avons plus d’éléments. Ici, à Marseille, fin juin, nous avons eu près de 600 cas diagnostiqués de gens infectés malgré une vaccination (complète ou incomplète). Les gens infectés ont fait des formes aussi graves (en termes d’hospitalisation, de réanimation ou de mort) que les gens qui n’avaient pas reçu de vaccin. Très fréquemment, pour des raisons que je ne m’explique pas, ces personnes ont fait des infections dans les quinze jours qui ont suivi la vaccination. Cette réaction n’avait d’ailleurs pas du tout été évaluée dans les essais cliniques. (Raoult 2021, 219)

   Bien que Didier Raoult s’évertue à réhabiliter la vaccination contre les « délires complotistes » et « l’hystérie des anti-vaccins », il met aussi en garde contre une politique vaccinale contrainte, et répète à l’envi la nécessité d’un recours raisonné aux vaccins, lesquels ne constitueront jamais une « baguette magique ». Son discours porte essentiellement sur les vaccins qui étaient déjà en circulation avant la crise sanitaire, puis il consacre un épilogue succinct à la Covid19 (pp.213-220). Il y souligne plusieurs éléments désormais bien connus : le secteur scientifique est dépendant de l’industrie ; les enjeux financiers sont colossaux ; les vaccins basés sur la Spike exercent une pression de sélection sur les virus [ = créent des variants ! Idem Vélot 2021] ; ils sont condamnés à ne plus être efficaces à terme et sont mis à mal par le variant Delta ; et il n’est enfin pas démontré qu’ils empêchent la circulation du virus.

Ces vaccins [à ADN ou ARNm] n’avaient jamais été utilisés chez l’homme et, d’une manière intéressante, dans une période où le principe de précaution est entré dans la Constitution, celui-ci n’a absolument pas été appliqué dans le domaine du COVID, aussi bien sur les stratégies thérapeutiques (le Remdesivir est aussi un analogue des bases qui servent à construire l’ARN) que sur le plan du vaccin, où, au contraire, les choix ont été délibérément de préférer le principe d’innovation au principe de précaution. (p.214 ; je souligne).

En définitive, l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur spécialiste français peine à convaincre ou à rassurer, non pas sur la vaccination, qu’il encense comme il se doit, avec les petites réserves qui vont bien çà et là, mais plutôt sur le sujet qui brûle toutes les lèvres : la politique de vaccination anti-Covid tous azimuts ! En filigrane je pense avoir compris – moins dans son ouvrage que dans ses vidéos – qu’il ne la recommande que pour les sujets à risque (et les personnels de santé affectés aux soins). Ah, ce Didier Raoult, d’une si agaçante logique !

   De fait, la vaccination est un sujet devant faire l’objet d’un consentement libre et éclairé, qui ne saurait être dicté par des considérations sociales, politiques, ou financières. A cet égard, il importe de comprendre qu’une politique sanitaire est avant tout une politique. Y mêler le dieu Science revient à introduire le droit divin dans la sphère publique. Si le pouvoir est de droit divin, qui peut contester ? Qui peut contredire un dieu, un chiffre ? Puisque ça ne se discute pas, taisez-vous ! Démocrature…

   Bon nombre de décisions touchant à la santé publique sont prises au niveau européen, où sévissent au moins 11 800 lobbies (24 894 équivalents temps plein ; selon d’autres, 26 500 lobbies/37 300 personnes) ! Il est naïf de penser que les décisions s’intéressent toujours au bien commun. Il faut donc se garder de prendre le discours politique, spécialement quand il se drappe des apparats de la science, pour argent comptant. Par ailleurs, l’absence d’éthique au plus au niveau de l’État ne fait aucun doute. On peut l’illustrer par le recours au cabinet McKinsey (dit « la Firme » comme dans un James Bond) par l’Elysée pour sa campagne vaccinale. Cette firme très influente a été poursuivie aux États-Unis pour ses tactiques de marketing « cyniques » – d’autres diraient « criminelles » puisqu’elles ont occasionné des dizaines de milliers de morts – dans la crise des opioïdes aux États-Unis et au Canada, et a dû payer 573 millions de dollars pour solder les poursuites judiciaires qui la visait. De même, peut-on accorder le moindre crédit au laboratoire Pfizer, condamné à de multiples reprises pour fraude et corruption ? On trouve sur le site de du Parlement européen (je souligne) :

L’Agence européenne des médicaments a octroyé une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin de Pfizer/BioNTech sur la foi des données transmises par Pfizer. La Commission a négocié une option d’achat pour 2,3 milliards de doses de plusieurs candidats vaccins, mais seuls ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna ont été autorisés sur le marché européen à ce jour.

​Or, Pfizer a été condamné à de multiples reprises aux États-Unis pour falsification de données, corruption active et versement de commissions occultes. En 2016, le laboratoire a été également condamné en Angleterre à une amende de 84,2 millions de livres pour la surfacturation du prix de son traitement contre l’épilepsie. En 1996, Pfizer avait aussi été accusé d’avoir provoqué au Nigeria la mort de 11 enfants et des dommages physiologiques sur beaucoup d’autres en testant sur eux un antibiotique. Wikileaks a révélé en 2010 que Pfizer aurait essayé de trouver des preuves de corruption contre le ministre de la justice nigérian pour le contraindre à abandonner ses poursuites​.

Ce passif et les méthodes de Pfizer ont-ils été pris en compte par la Commission lors des négociations?

J’ignore s’il s’agit d’une question oratoire et quelle réponse lui a été officiellement apportée. Par contre, on sait bien que ce passif n’a pas été pris en compte puisque les clauses du contrat sont extrêmement favorables, tellement que cela est « anormal« . On sait aussi que l’allégation des 95% d’efficacité du vaccin Pfizer est une publicité mensongère qui ne trompe que le public peu informé du jargon des essais cliniques : dans « l’essai mené durant l’automne 2020, 99,1% des non-vaccinés N’ONT PAS EU la Covid-19 contre 99,96% des vaccinés. L’efficacité absolue du vaccin Pfizer est donc de 0,86%. » (RéinfoCovid ; voir ici) : soit une efficacité relative de 95%, mais une efficacité absolue de 0.86% ! Much ado

Pour conclure

   L’histoire n’est pas terminée et il n’y a pas de conclusion. Il faut pouvoir se poser et réfléchir. Manifestement le discours politique se radicalise dans une posture autoritaire, parfois tyrannique. Le discours scientifique a failli, ici par orgueil, là par avidité. Les béotiens dont je suis, sans jamais se piquer de scientificité, doivent naviguer dans les eaux tumultueuses de la propagande à la recherche d’îlots de vérité. Sur le navire, en proie aux bourrasques et aux ressacs, mieux vaut écouter ceux qui sont à la vigie (les scientifiques éminents, même décriés) plutôt que ceux qui sont dans la cale (journalistes et autres fact-checkers). J’ai cité en exergue un certain Sadghuru, qui rappelle judicieusement : La vérité est la seule autorité. L’autorité n’est pas la vérité. 

Malheureusement, on confond trop souvent autorité et vérité. Ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas parce qu’une personne détient une autorité, qu’elle soit religieuse, politique ou scientifique, qu’il détient la vérité. La vérité vaut pour elle-même, c’est un joyau qui se mérite. Quant à ceux qui sont parés de l’autorité, ils ne peuvent exiger la confiance. Ils doivent la mériter.

Quelques lectures de base pour tenter d’y voir plus clair, et surtout réfléchir…