Ce sujet demeure plus que jamais d’actualité, et suscite toujours des réactions assez passionnées. Pour certains, comme Hurtado ou Rösel, la pratique orale de substituer le tétragramme par אדני (Adonay) a dû se refléter dans les premières copies de la Septante où, suppose-t-on, κύριος (Kyrios) a dû remplacer le nom divin. Puis, une volonté archaïsante, ou une volonté d’extraire le Nom au risque de sa profanation par les Gentils (paramètre qui a sûrement joué dans son abandon à l’oral), aurait poussé à recourir au paléo-hébreu pour le rendre illisible, et par là-même, sacré. Le problème avec cette thèse, c’est qu’elle est fausse. Tous les témoins du texte que nous possédons à ce jour indiquent le contraire : un emploi précoce et généralisé. Pas de « correction hébraïsante », comme le soutiennent certains (voir aussi l’article de Pietersma ; voir ce post).
Pour l’édition italienne de mon ouvrage Le nom divin dans le Nouveau Testament, j’avais mis à jour la bibliographie et traité, justement, de l’étude de Rösel dans une nouvelle rubrique nommée La distinction entre κύριος et ὁ κύριος (voir Il Nome di Dio nel Nuovo Testamento, Azzurra7, pp.58-61) : voici la version française qui a servi de base (cf. particulièrement note i pour une réfutation de Rösel).Voir aussi Le témoignage de la Septante et bibliographie, P52 (lien avec les nomina sacra), Tov, Fontaine 2007, Gertoux 1999.
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