15/03/2019

L’Évangile selon Matthieu (Cuvillier, 2012)

   Élian Cuvillier met généreusement en ligne sa contribution à l’ouvrage collectif dirigé par C .Focant et D. Marguerat, Le Nouveau Testament Commenté (Bayard, 2012) : L’Évangile de Matthieu. Les commentaires récents, abordables et suivis du Nouveau Testament étant plutôt rares dans le milieu francophone, on ne peut qu’apprécier le geste.

À noter, l’édition numérique diffère de la version imprimée sur quelques points mineurs (mise en page, numérotation des pages, différence sur le titre « L’Évangile de Matthieu » dans le PDF vs « Évangile selon Matthieu » dans le texte imprimé). De même, on remarque un problème d’affichage dans l’en-tête de page où la péricope indiquée est figée à Matthieu 1,1-5. Au passage, il faut souligner qu’il s’agit d’un commentaire, qui utilise la Traduction Œcuménique de la Bible, qu’il ne faut pas confondre avec la traduction originale de Matthieu, chez Bayard, par M.-A. Lamontagne et André Myre.

   À titre de curiosité, j’ai été bien satisfait de constater que sur Mat 11.12, Cuvillier partage mon analyse (et mêmes certaines de nos expressions sont identiques [mises en gras pour mémoire] !) :

Dans le contexte de l’évangile, le v. 12 peut être compris comme une métaphore du sort réservé à Jean-Baptiste, puis à Jésus : en leur personne, c’est le Royaume de Dieu qui est pris d’assaut et qui subit la violence. Les violents sont ici ceux qui mettent la main sur les envoyés de Dieu pour prendre un bien qui ne leur appartient pas (cf. 21,38). Depuis Jean-Baptiste, le nouvel éon est aux portes (cf. 3,1) et l’opposition est à son paroxysme. Jean-Baptiste est en prison ; il sera bientôt mis à mort, (14,1-12) ; le sort qui attend Jésus est identique. La violence est donc constitutive de la venue prochaine du Royaume des cieux. Celui-ci suscite en effet, chez ses opposants, une violence meurtrière. Nous sommes ici dans la continuité d’une tradition prophétique : le rejet, et parfois le meurtre de l’envoyé de Dieu, provoque colère et jugement sur son peuple (cf. 21,33-46). Les v. 16-19 prolongent le propos : cette « génération » n’est pas à l’unisson des envoyés de Dieu.

Côté Ancien Testament dans cette série, sont parus Genèse, Exode et Job. Enfin et pour mémoire, Christophe Rico (bien connu pour sa méthode d’apprentissage de grec koinè comme une langue vivante, Πόλις) met en ligne de son côté une traduction de l’Évangile de Jean.