Dans un article récent publié dans la revue Advance Science, M. Segal, E. Tov et d’autres chercheurs reviennent sur une prouesse technologique qui vient d’être réalisée sur un manuscrit du troisième ou quatrième siècle après Jésus-Christ (cf article pp.5-6), trouvé à l’intérieur de l’arche de la synagogue d’Ein-Gedi en 1970. Depuis sa découverte, le manuscrit n’a jamais pu être ouvert car il était complètement écrasé et calciné. La technique mise au point, mélange de tomographie et de scanner 3D, a pour objet de détecter les traces de métal présentes dans l’encre du document, et celles présentes dans le manuscrit lui-même. Les lettres ont ainsi pu être reconstituées avec une surprenante précision.
En lisant le manuscrit d’Ein-Gedi, « nous avons été frappés par le fait que certains passages sont identiques dans le moindre détail calligraphique et l’organisation des sections au texte Massorétique, qui fait autorité au sein du judaïsme », a expliqué, lors d’une conférence de presse téléphonique, Michael Segal, directeur de la faculté de Philosophie et de Religion à l’Université Hébraïque de Jérusalem.Mais ce document « ne nous indique pas comment était le texte original », a-t-il précisé. L’expert souligne que cette version des deux chapitres du troisième livre du Lévitique d’Ein-Gedi « représente le texte biblique le plus complet et le plus significatif de l’antiquité mis au jour » depuis la découverte des manuscrits de la mer Morte. Source.
Vidéo : dérouler le manuscrit d’Ein-Gedi sans même le toucher
La datation oscille entre le troisième et le quatrième siècle après Jésus-Christ. D’autres suggèrent les premier ou deuxième siècles de notre ère.
Son texte est identique au texte massorétique, et sa composition ne dépareille pas ce qu’on trouve à Qumrân : absence de vocalisation bien sûr, pas d’indication de versets, écriture conforme aux styles d’écriture déjà connus. Mais ce qui importe le plus dans cette « découverte », c’est surtout la technologie mise en oeuvre, qui promet de s’appliquer à d’autres manuscrits, nombreux, qui ont traversé les siècles mais en piteux état, comme ceux d’Herculanum.
A consulter : From damage to discovery via virtual unwrapping: Reading the scroll from En-Gedi – Une technique d’imagerie révèle l’une des plus vieilles copies d’un texte de l’ancien testament – Computer Scientists Solve Mystery Of The Ein Gedi Scroll By ‘Virtual Unwrapping’ – The Most Ancient Hebrew Scroll since the Dead Sea Scrolls has been Deciphered – En-Gedi Scroll Finally Deciphered