χρυσοῦ γὰρ χάρις ἢ κατασκευή τις ἄλλη τῶν τετιμημένων παρὰ τοῖς κενοδόξοις ὠφέλειαν οὐκ ἔχει τὴν αὐτήν, ὅσον ἡ παιδείας ἀγωγὴ καὶ ἡ περὶ τούτων φροντίς
Ni le plaisir provenant de l’or, non plus que d’autres avoirs tellement prisés par les esprits superficiels, ne confèrent le même bénéfice que la poursuite de la culture et l’étude que nous y consacrons pour la conserver. Lettre d’Aristée §8 (traduction d’après R.H.Charles, qui diffère assez de celle de A. Pelletier, cf. p105).
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Cette citation est mise en exergue de l’ouvrage Traduire la Bible hébraïque, recueil d’articles fort intéressants autour du texte massorétique et de ses traductions durant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne. À retenir particulièrement, les contributions de Emmanuel Tov (« L’écriture des anciens manuscrits. Implications pour l’analyse littéraire des Écritures hébraïques », pp.29-53, « Les traducteurs des Écritures grecques et leurs approches des Écritures »), de Manuel Jinbachian (« L’Ancien Testament dans le Nouveau », pp.199-213), de G. S. Oegema (« Biblical interpretation in the letters of Paul », pp.255-272) et de Robert David (« L’analyse syntaxique, outil pour la traduction biblique: le cas des cohortatifs », pp.275-318).
Oegema en particulier analyse Galates 3.6-14 et montre à juste titre que Paul cite les Écritures avec une méthode proche du pesher (ex. 4QFlor). Il tire 3 conclusions qui me paraissent évidentes mais qu’il est utile de rappeler (tant j’entends ici et là de propos suggérant des citations exactes et/ou scrupuleusement respectueuses de leur contexte d’origine) : 1) la Septante est le point de départ, mais les citations proviennent parfois de traditions du texte différentes, 2) le processus de citation est parfois libre (fait depuis un manuscrit, ou de mémoire, ou paraphrasé, ou même changé quand le « rhetorical context makes it necessary » (p.272), et 3) son interprétation des Écritures tient à deux principes : le premier, développer le sens du texte, le second, l’adapter à son herméneutique. Cela peut étonner parfois, mais il est souvent nécessaire d’aborder les citations pauliniennes sans les a priori de l’exégèse moderne, et avec une constante : « Christology clearly defines his hermeneutic » (p.256-257).