Depuis ces 60 dernières années, les manuscrits de la Mer Morte ont fait l’objet d’une étude académique intense, et se sont révélés d’une grande utilité pour comprendre l’histoire du texte biblique. On pensait avoir ratissé les caves des divers sites (Qumrân, Wadi Murabba’at, Massada, Nahal Hever, Wadi Daliyeh, etc.) pour trouver de nouveaux manuscrits, et c’est à un endroit incongru – connu pourtant – qu’une découverte a été faite récemment. On la doit à Yonatan Adler, de l’université Ariel, qui a pu mettre au jour trois phylactères (תפילין) non ouverts (outre quelques fragments), entreposés dans les archives de l’Israel Antiquities Authority depuis leur excavation de la cave 4 vers 1952 par R. de Vaux.
Les neufs manuscrits n’ont pas encore été déroulés, car le processus est complexe et très délicat, mais on sait d’ores et déjà ce que l’on va y trouver, car une vingtaine d’autres phylactères de Qumrân ont déjà été mis au jour, et publiés dans le DJD VI (4Q128 – 4Q157) : ce sont essentiellement des extraits de Deutéronome 5-6, 11, Exode 12-13 (ex. 4Q134, recto : Deutéronome 5.1-21, verso : Exode 13.11-12, cf. DSS-SE 1:297). Cependant, si l’on en connaît le contenu, il n’est pas impossible de tomber sur de nouvelles variantes (comme certains autres tefilin de Qumrân, spécialement sur la vocalisation et les suffixes) et même l’ordre dans lequel les extraits ont été disposés sera signifiant. On ne connaît pas encore la date des documents mis au jour (vraisemblablement entre -250 et 70), mais ce que ces découvertes indiquent, c’est que l’usage de porter littéralement la loi sur son front a maintenant plus de deux millénaires d’existence.
Pour en savoir plus : The Times of Israel | Biblical Archaeology Society | Breaking Israel News | Huffington Post