02/09/2020

Rendering the Divine Name in Romans 10:13 (Span et al. 2020)

   J’ai déjà longuement évoqué la traduction de Rom 10.13 dans un précédent billet. A mon avis il est indispensable de bien comprendre pourquoi l’hypothèse d’un tétragramme dans ce passage particulier – et dans les épîtres pauliniennes plus généralement – n’est pas crédible. A défaut, la christologie du Nouveau Testament peut devenir totalement hermétique. Bien que partisan de l’hypothèse de G. Howard (1977), dans une certaine mesure, mon étude de 2007 était déjà parvenue à la conclusion que le nom divin devait plutôt avoir été l’apanage des toutes premières copies non gentiles des Évangiles, des Actes, et de la Révélation (2007 : 302, 306). C’est que, sous la plume paulinienne, les citations de l’Ancien Testament prennent un tour des plus théologique, qu’il ne faudrait pas minimiser.

   Dans le visuel ci-dessus je reproduits Rom 10.13 dans deux traductions, The Scriptures (TS, 2009) et New World Translation of the Holy Scriptures (NWT, 2013) qui toutes deux insèrent le nom divin dans ce verset, la première en hébreu, sous la forme יהוה et la seconde par le nom propre Jehovah. Je n’avais cependant pas remarqué un petit « détail » dans la NWT : le nouveau paragraphe en Rom 10.11. Travaillant principalement avec une version électronique qui ne reproduit pas la mise en page, ce détail m’avait échappé. Enfin détail. Il s’agit d’un choix des traducteurs qui est – pour le moins – contestable. En effet il tente de rompre l’unité de tout le passage de Rom 10:9-15 dans lequel le référent principal est Jésus.

Rom 10:9-15 dans la NWT (Source).

 Span, A.T., Rochester, S.T. & Van Rensburg, F.J., 2020, ‘Rendering the Divine Name in Romans 10:13’, In die Skriflig 54(1), a2560. (2020) (voir ici), reviennent sur ce passage, en considérant les facteurs documentaire et contextuel. Sans surprise leur conclusion est la suivante (je souligne) :

An original Tetragrammaton lacks documentary and contextual support in Romans 10:13. However, the application of a Divine Name passage to Jesus through the κύριος predicate has great significance. The high honours ascribed to Jesus were not the product of later scribal corruption, but form an integral part of Paul’s argument. Jesus is ‘Lord’ in the highest sense possible, and his connection to the Divine Name in Romans 10:13 is unmistakable.

Bien que cette étude s’intéresse peu à la méthode midrashique de Paul, elle en cerne certains aspects, et notamment le recours christologique à l’AT, et recoupe donc bien ma propre analyse. L’étude vaudra surtout pour sa contribution sur une analyse des thèmes théologiques développés par Paul (Christ comme pierre d’achoppement et moyen de salut), et la mise en exergue des éléments contextuels permettant d’affirmer l‘unité de Rom 10:9-15 (ce qui me paraissait évident, encore faut-il le dire et le démontrer).