27/01/2015

Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde (2014)

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Les événements dramatiques survenus récemment en France rappellent que les systèmes démocratiques et laïques pèsent bien peu face à la barbarie et au totalitarisme, islamique spécialement. Les voix autorisées ne manquent pas pour plaindre les musulmans, victimes de l’islam radical. Les musulmans, victimes de l’intégrisme et du fanatisme. Les musulmans, victimes de l’islamophobie et du racisme. Les musulmans, détenteurs d’une religion d’amour, de paix et de tolérance. Vraiment ?

Ce qui est certain, c’est que le Coran n’invite pas vraiment à tendre l’autre joue. Il incite plutôt à tuer les incroyants (2.190-191, 4.89 9.5), à faire triompher l’Islam sur toutes les autres religions promises aux tourments (9.33, cf. 3.19,8.14), à frapper sa femme si nécessaire (4.34), à disposer de son corps à l’envi (2.223 ; cf. 4.3,28). Il promet la félicité aux fidèles morts au combat (3.156-158, 169-170, 4.57,74) et menace ceux qui n’y vont pas (9.39), tout en précisant que ceux qui combattent sont supérieurs aux inactifs (8.95). Vengeance et talion y ont toujours cours (2.178-179, 194, 5.45) tandis que la haine des Juifs y est généralisée (9.29), puisqu’ils sont qualifiés régulièrement de singes (2.65, 5.60, 7.166), de porcs (5.60), de maudits (5.78), d’ânes (62.5). De manière générale, Juifs et Chrétiens y sont des ennemis jurés (5.51, 4.101,151, 9.123, 47.4) promis à tous les maux (7.36). Le crime y trouve sa justification : tuer un incroyant n’est pas blâmable, puisque Allah – qui est « terrible en châtiment » (8.13, 25) – endosse ce genre de meurtres (8.17), et il n’est pas rare d’y rencontrer des actes barbares (5.33). Certains tentent de minimiser ces horreurs, par un tour de passe-passe nommé loi de l’abrogation, et fondé sur des sourates comme 2.106 ou 16.101, selon lesquelles Allah abrogerait une sourate pour une autre meilleure. Mais alors, il faut expliquer ce qu’Allah affirme lui-même : « Est-ce que vous croyez à une part du livre sans croire à l’autre ? » (2.85). Quant à ceux qui s’arrogeraient l’interprétation exclusive du texte, faut-il rappeler la sourate 54.17 (trad. M.Chiadmi): « Nous avons fait du Coran une œuvre facile à comprendre pour qu’il serve de rappel. » ?

Visiblement, les concepts d’amour, de paix et de tolérance ne signifient pas la même chose pour tout le monde, et sans doute faut-il remettre certains de ces passages dans leur contexte historique ; mais enfin on en ressort avec un certain haut le cœur. En ce XXIe siècle violent et barbare, néanmoins, est-il encore nécessaire, et judicieux, de stigmatiser ? A l’heure où la critique d’une religion est qualifiée de blasphème, ou de –phobie, ou de « racisme », bref à l’heure où aucune aberration n’est épargnée, faut-il encore élever la voix et stigmatiser ?

Mais qui portent les stigmates ? Ce sont les chrétiens. C’est le christianisme qui, aujourd’hui, est la religion la plus persécutée au monde. Aucun journaliste tendancieux, aucun politicien hypocrite ne peut occulter ce fait. 150 millions de chrétiens sont persécutés ou brimés dans le monde en 2015, et ce, principalement en terre d’Islam.

En terre d’Islam, les Droits de l’Homme ne sont pas respectés, en particulier la liberté de conscience, puisqu’il est généralement interdit de critiquer l’Islam (blasphème) ou changer de religion (apostasie). Les abominations que sont les crimes « d’honneur » déversent chacun année des torrents d’acide, de feu et de sang. Les églises brûlent, les chrétiens sont lapidés, égorgés, décapités, démembrés, violés, torturés.

Dans Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde (Xo Editions, 2014), sous la direction de J.-M. di Falco, T. Radcliffe et A. Riccardi, 70 contributeurs dénoncent, chacun depuis sa perspective (historien, philosophe, rabbin, imam, chercheur, journaliste, etc.), le triste sort réservé aux chrétiens lorsqu’ils sont minoritaires. Compte tenu du sujet, le ton est exceptionnellement dépassionné : les témoignages succèdent simplement à d’amples analyses historiques, philosophiques, sociologiques ou géo-politiques.

  • La religion la plus persécutée (pp.25-142). Les titres des rubriques sont évocateurs : « Une guerre globale contre les chrétiens ? », « La liberté religieuse : un droit orphelin », « Loin du ‘martyre de désespoir' », « Plaidoyer pour un œcuménisme de paix », « Femmes et chrétiennes : violées, humiliées, lapidées… », « Petite géopolitique du christianisme », « Comme une nouvelle alliance », « Barbarie et blasphème », « Tu ne resteras pas insensible face au sang de ton prochain ».

L’état des lieux s’articule continent par continent :

  • Afrique du Nord et Proche-Orient (pp.165-420): en Irak, entre exode et épuration. En Syrie, les chrétiens dans la tourmente de la guerre et de la progression des islamistes. En Egypte, le mauvais sort des coptes. En Iran, une liberté surveillée bien précaire. En Arabie Saoudite, la clandestinité. Au Liban, une dangereuse instabilité. En Turquie, entre attitudes ambiguës et martyres. En Libye, violence et maltraitances.
  • Afrique subsaharienne (pp.421-538) : au Nigéria, le piège de Boko Haram. Au Soudan, le génocide oublié. En Centrafrique, une impossible cohabitation. En Somalie, en Érythrée, en Éthiopie, tensions et répressions.
  • Asie (pp.539-722) : en Corée du Nord, un pouvoir inique et l’absence totale de liberté religieuse. En Chine, tensions, bras de fer et divisions. Au Vietnam, la résistance pour survivre. En Inde, des atrocités. Au Sri Lanka, un bouddhisme pas si « zen ». Au Pakistan, haine sanglante. Dans les républiques d’Asie centrale et d’ex-Union soviétique, une religion à l’index.
  • Amérique latine (pp.723-762): à Cuba, la fausse ouverture. Au Mexique, une violence ordinaire. En Colombie, des chrétiens dans le viseur. Au Brésil, des puissants esclavagistes.
  • Europe et Amérique du Nord : en France, fractures religieuses et revendications communautaires. Dans les pays Anglo-Saxons : passivité et indifférence cèdent le pas à de timides réactions.

Difficile de donner une idée juste de ce volume dense (815 pages), qui brosse un tableau précis, sans martyrologie, des chrétiens, pays par pays.  On est étonné de voir les témoignages s’imbriquer, sans animosité, sans rancœur, à une analyse lucide des faits. Il en ressort toutefois qu’en terre d’Islam, les chrétiens subissent une persécution religieuse insupportable. Intolérance, vexations, enlèvements, viols et meurtres y sont fréquents. Les chrétiens n’y sont pas libres comme les musulmans en Occident. Je me demande donc : où est l’amour, la paix et la tolérance ? Puisque « l’Islam, ce n’est pas ça », que font les « musulmans modérés » autochtones pour protéger les minorités chrétiennes ? Et à quoi s’occupent les associations anti-« racistes » ?

Prions pour les chrétiens persécutés, qui sont nombreux. Prions pour que cessent les atrocités.

Sur le sujet, je vous recommande les lectures suivantes :

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