09/04/2015

La Bible et l’archéologie (Richelle, 2011)

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On demande souvent plus à l’archéologie qu’elle n’est en mesure de fournir. A contrario, on tire facilement des conclusions hâtives pour conforter sa foi ou son athéisme. L’opuscule de Matthieu Richelle entend revenir sur ces croyances, et pour ce faire, rien de mieux que de présenter la discipline : ce qu’elle fait, et ce qu’elle ne fait pas. Avec la rigueur de l’exégète, Richelle écarte donc d’emblée toute approche exaltée de l’archéologie, et c’est la grande force de cet opuscule : une approche modérée, précise, qui surpasse le parti-pris. Mais qui dit modération ne dit pas forcément concession, et Richelle revient sur la vulgarisation de masse d’idées marginales, que le public pourrait maladroitement assimiler à de la science acquise et solide, quand elle est absolument marginale dans les milieux scientifiques (ainsi les thèses de I. Finkelstein, dans son livre La Bible dévoilée, et ceux qui ont suivi ; Richelle invite a « une circonspection toute particulière »,p.146, cf. pp.109-132). Dans un effort pédagogique remarquable, Richelle invite à laisser la Bible à sa place : comme potentielle source historique, voire heuristique, mais non prescriptive – c’est-à-dire que c’est une source dont ne peut ni ne doit se passer par principe, mais qui bien évidemment ne doit pas dicter ce qui sera trouvé…

Les chapitres sont les suivants:
1. Ce que découvrent les archéologues
2. Les inscriptions : quand les pierres parlent
3. Les limites de l’archéologie
4. Quels types de rapports entre la Bible et l’archéologie ?
5. Les débats actuels sur l’époque de David et Salomon.
6. L’archéologie et la rédaction de la Bible.

L’ouvrage n’est pas avare en illustrations couleur, et les documents archéologiques principaux sont présentés et mis en contexte, avec un court encart d’ailleurs pour les faux (pp.69-70).

Tout comme son Guide pour l’exégèse de l’Ancien Testament, cet ouvrage de Richelle est un condensé méthodologique et pratique, à la fois facile à lire et plaisant.