La Bible, Traduction Nouvelle (1831-1839)

Samuel Cahen (1796-1862)

avec l'hébreu en regard

accompagné

des points-voyelles et des accens toniques

avec des notes philologiques, géographiques

et littéraires

et les principales variantes de la version des Septante

et du texte samaritain


Compilation réalisée par Didier Fontaine, pour Areopage, Le Portail des Sciences Bibliques

Volume 1 : Genèse

Volume 2 : Exode

Volume 3 : Lévitique

Volume 4 : Nombres

Volume 5 : Deutéronome

Volume 6 : Josué, Juges

Volume 7 : 1 & 2 Samuel

Volume 8 : 1 & 2 Rois

Volume 9 : Esaïe

Volume 10 : Jérémie

Volume 11 : Ezéchiel

Volume 12 : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Nahoum, Habakkouk, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie

Volume 13 : Psaumes

Volume 14 : Proverbes

Volume 15 : Job

Volume 16 : Cantique des cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther

Volume 17 : Daniel, Esdras, Néhémie

Volume 18 : 1 & 2 Chroniques  

maj Samuel Cahen, La Bible - Traduction nouvelle, avec l'hébreu en regard (18 volumes complets, en un seul fichier PDF : 8363 pages) ou sur

Édition française complète dans dans Bible Parser 2012 et sur Judéopedia :

Le tétragramme (nom divin) est rendu par Éternel, mais il arrive de le rencontrer sous la forme Iehovah, dans le livre de Daniel. Comme toutes les traductions, celle de Samuel Cahen fut vivement critiquée à sa réception. Voici, pour l'anecdote, celle de l'abbé J.-M. Bercy, Quelques remarques sur la traduction nouvelle de la Bible, par S. Cahen (Paris, 1835).

 

Dixit, la-bible.net :

Une première traduction de la Bible dans le cadre du judaïsme français paraît entre 1831 et 1839. Elle est l’œuvre de Samuel Cahen (1796-1862), directeur de l’école du Consistoire juif à Paris. Si cette traduction ne manque ni de saveur, ni de vigueur, son style n’est pas toujours très élégant, elle porte la trace d’une influence de l’allemand. Assez critique sur le travail de Cahen, Lazare Wogue (1817-1897), grand spécialiste de la Bible hébraïque, publie une traduction du Pentateuque entre 1860 et 1869. Il faut attendre la fin du siècle pour que le Grand Rabbin Zadok Kahn se soucie de produire « une Bible française vraiment populaire, d’un format commode, d’un prix modique et agréable à lire ». Avec plusieurs membres du rabbinat français, il entreprend donc une nouvelle traduction, sans prétentions scientifique, mais avec le souci de reproduire aussi fidèlement que possible le texte original reçu de la tradition juive. Cette traduction reste la seule officiellement en usage dans les milieux juifs. Elle ne sera révisée qu’une fois, en 1966.

Dixit, Paula Haddad :

Auteur de la première traduction juive de la Bible en français, cet intellectuel méconnu a marqué le judaïsme du XIXe siècle de ses travaux précurseurs.


Folle entreprise que de traduire l’intégralité de la Bible. Samuel Cahen, né le 4 août 1796 à Metz, en fut l’instigateur. Adolescent, il part vivre à Mayence, en Allemagne, où il mène des études rabbiniques et de littérature. Francine Kaufmann, professeur associé au Département de traduction, interprétation et traductologie de l’Université Bar Ilan, est l’auteure d’un travail universitaire sur Samuel Cahen : « Il constate en Allemagne, en 1818, l’impact de la réédition de la traduction de la Bible en allemand de Moïse Mendelssohn, transcrite en caractères latins1. Il est évident que cette publication a eu une influence sur sa démarche par rapport à la Bible. » En 1822, de retour en France, il devient enseignant puis directeur de l’École consistoriale élémentaire de Paris jusqu’en 1836. À la même époque, Cahen rédige en français un Cours de lecture hébraïque suivi de plusieurs prières (1824) et un Précis élémentaire d’instruction religieuse et morale pour les jeunes Français israélites (1829). Une démarche pédagogique initiée par le Consistoire de Paris dans la continuité de l’émancipation des Juifs de France. De 1831 à 1851, Samuel Cahen publie en dix-huit volumes La Bible, traduction nouvelle, avec l’hébreu en regard. Le texte est accompagné des points-voyelles et des accents toniques, avec des notes philologiques, géographiques et littéraires, et les principales variantes de la version des Septante et du texte samaritain2. La mention « traduction nouvelle » fait référence à l’existence préalable de versions non-juives de l’Ancien Testament. Cette édition bilingue explique la traduction singulière de Cahen, proche de la structure hébraïque : « Il veut que celui qui étudie le texte en hébreu retrouve en français le style originel. Il conserve les sonorités, les constructions, les hébraïsmes. Il ne francise pas les noms. Il y a quelques passages moins lisibles, mais l’ensemble est tout à fait compréhensible et littéraire », explique Francine Kaufmann.

Oeuvre encyclopédique
La Bible d’André Chouraqui (1974- 1977) a, en ce sens, une filiation avec celle de Cahen. La traduction nouvelle s’apparente à une véritable oeuvre encyclopédique : « Cahen cite les exégètes bibliques traditionnels (Rachi, Ibn Ezra), mais il ajoute toutes les notes qu’un orientaliste ferait concernant les dernières découvertes en archéologie, ethnologie… Il demande aussi des “suppléments” à des collaborateurs (dont Salomon Munk) sur le calendrier hébraïque ou l’histoire des civilisations », précise Francine Kaufmann. Pourtant, Cette Bible ne fait pas l’unanimité, auprès des chrétiens comme des Juifs, dont Lazare Wogue, successeur de Cahen à la traduction3, qui l’accuse sévèrement d’avoir commis de nombreuses erreurs. En parallèle de ses travaux, Samuel Cahen fonde, en 1840, Les Archives israélites de France, une revue  mensuelle sur le judaïsme, que son fils, Isidore, reprendra à sa mort. Il avait d’autres ambitions, dont l’écriture d’une introduction à l’Ancien Testament et la traduction des Apocryphes. Affaibli par la maladie, il n’en aura pas le temps. Samuel Cahen décède le 8 janvier 1862 à Paris. Plusieurs personnalités reprennent le flambeau, dont le Grand Rabbin Zadoc Kahn, avec sa Bible du Rabbinat (1899-1906), qui prévaut encore de nos jours.  

1. Le philosophe Moïse Mendelssohn traduit le Pentateuque, accompagné d’un commentaire en hébreu (le Bi’ur) en 1780-1783. La traduction est en allemand mais transcrite en caractères hébraïques selon la tradition. Il y aura par la suite une version en caractères latins.
2. La version intégrale est consultable à la bibliothèque de l’Alliance israélite universelle.
3. Notes sur le Pentateuque (1860-1869).