Interpreting the New Testament Text -Bock & Fanning
ELa Bible de l'Oncle Simon, Denis Lindon
Torah, Bible, Coran - Livres de Parole, Annie Berthier, Anne Zali, Laurent Héricher " Revenir aux textes, ouvrir les livres, entendre les paroles, reconstituer l'aventure de la naissance et de la transmission des écrits fondateurs des trois monothéismes, c'est ce que proposent ici chercheurs, historiens et conservateurs venus d'horizons très divers, découvrant à travers la matérialité irrégulière des supports - papyrus, pierre, parchemin ou papier - la passion qui anima une chaîne ininterrompue d'acteurs souvent discrets, parfois illustres, qui ont assuré de générations en générations la transmission de ces livres de Parole : scribes, copiste, enlumineurs et typographes, mais aussi traducteurs et commentateurs." Superbement illustré. Pour les passionnés des manuscrits, de l'histoire de la transmission des textes et la critique textuelle. |
A Student's Guide to Textual Criticism of the Bible, Paul D. Wegner
Absolument génial !!!
Le Dieu de Jésus, Jacques Duquesne
J'ai été passablement scandalisé par sa vision de la rançon, de la rédemption, du péché originel. Non seulement ses arguments ne sont pas bibliques, mais, quand il cite des passages de la Bible qui contredisent sans doute possible ses assertions, il suggère que les auteurs inspirés se servaient des "outils intellectuels de leur temps" (entendez : "ne comprenaient rien", "se trompaient", "exagéraient" voire "étaient dans l'erreur") quand ils exprimaient leur foi. Autant le premier volume, Jésus, faisait le point avec quelques rafraîchissements ici et là (tout en évoquant déjà ce refus du péché originel et de la rançon du Christ), autant ce second volume est d'un médiocre intérêt. Certes, il a tout pour plaire: il parle d'un Dieu qui n'est qu'amour. N'étant qu'amour, Dieu ne peut avoir fait délibérémment sacrifier son fils au nom d'une justice aveugle. Donc, il faut comprendre autrement les nombreux passages de la Bible qui parlent du sacrifice, de la rançon (lutron), de la rançon correspondante (antilutron), du prix payé, etc., par le Christ. A vouloir être consensuel - tout du moins avec les tendances modernes, car son livre en scandalisera plus d'un comme il l'envisage - Jacques Duquesnes déforme réellement les concepts bibliques qu'il croit démystifier. C'est regrettable. Je comprends sa démarche, et bien qu'effectivement la rédemption est une réalité qui heurte nos sensibilités modernes, je n'entends pas croire en ce qui me chatouille les oreilles.
Une bible et tant de versions,
RÉCENTES
Indiana Jones et l'Arche de Noé : habituellement, les romans de Rob McGregor sont passionnants tant par leur style que par la richesse du scénario, et ses nombreuses références aux mythologies du monde. Ce volet de la saga Indiana Jones, cependant, est assez décevant. Je lui préfère de loin, du même auteur, La dernière croisade, Péril à Delphes, Le monde intérieur, La Malédiction de la licorne et surtout (un de mes romans préférés) Les sept voiles : autant de romans qui à moins avis conjuguent brillamment aventures et culture mythologique (sans parler de l'inénarrable humour d'Indy et son talent à se retrouver dans les situations les plus cocasses).
C'était demain, de Karl Alexander (recto - verso): H.G. Wells à la poursuite de Jack l'Eventreur, le voyage dans le temps, une critique de la société moderne (San Francisco en 1979), voilà autant de thèmes abordés dans ce roman plaisant. Si l'auteur cède parfois à quelques facilités narratives, l'ouvrage est un pur divertissement.
The Text of the New Testament, Kurt et Barbara Aland
C'est le manuel classique de critique textuelle néotestamentaire, par deux sommités : Kurt et Barbara Aland, eux-mêrmes éditeurs. J'ai été un peu déçu, je dois le dire. L'ouvrage, dense, aborde certes toutes les rubriques attendues : histoire des éditions du NT, transmission du NT grec, manuscrits du NT grec, versions primitives du NT, introduction à l'emploi des éditions modernes (critiques), références, et enfin introduction à la pratique de la critique textuelle du NT. Mais le style ne se met pas à la portée du lecteur : il est et demeure fade. La discipline, j'en conviens, ne se prête pas au style le plus littéraire. Mais le ton monocorde est un peu déplaisant. Une fois n'est pas coutume, je préfère cent fois une référence française : l'Initiation à la critique textuelle de Vaganay/Amphoux.
A l'aube du christianisme du christianisme, Marie-Emile Boismard
La période que couvre cet ouvrage s'étale de 30 à 80, lors de la naissance des dogmes. Les sections en sont les suivantes : 1-l'existence de Dieu 2-le royaume de Dieu 3-croire en Dieu et son Christ 4-la divinité du Christ 5-la conception virginale 6-le mystère de la Trinité 7-le mystère de la rédemption 8-le sort des impies
Cet ouvrage est excellent. Précis, hardi, il passe au crible les dogmes les plus communs (comme la Trinité, l'âme, l'enfer, la rédemption...) et décortique leur fondement biblique : bien souvent, c'est un masque de fumée qui se révèle, et le dogme perd toute sa consistance.
Véritablement Marie-Emile Boismard (auteur du Synopse), fait oeuvre de démystification. Mis à part sa façon d'aborder la compréhension de la rédemption par les évangélistes, tout me semble indiscutable.
Un ouvrage indispensable.
The Text of the New Testament : its transmission, corruption, and restoration, B.M. Metzger
Que dire si ce n'est que c'est un ouvrage - ou plutôt un manuel - indispensable pour aborder la critique textuelle ? Il ne suffit pas de le lire une fois de bout en bout : encore faut-il le consulter régulièrement, car la matière est vaste. Depuis, de nombreux ouvrages sont venus le compléter ; mais dans le fonds il expose les bases. Sa bibliographie, en particulier, permet à l'étudiant de préciser ses investigations. Un Grand Classique, donc.
Évangiles de l'oral à l'écrit, Pierre Perrier
Evangiles : de l'oral à l'écrit : l'hypothèse est originale, et sonne vrai dans les moindres détails. Cette hypothèse, c'est en gros que les ipsimma verba Christi ont été préservés oralement avec une très grande précision, à l'aide de ce que l'auteur appelle les colliers évangéliques, sorte de chapelets assez complexes qui permettent une récitation précise d'un ensemble de péricopes. P. Perrier insiste sur le fait que la Palestine au temps de Jésus n'avait pas du tout la même culture de l'écrit que l'Occident gréco-romain (avec ses écoles de copistes, son système d'édition/publication, etc) : le peuple, peu cultivé, était habitué à entendre les choses, et surtout à les apprendre par coeur. Si on y réfléchit un instant, cette hypothèse explique de nombreuses curiosités des récits. Malheureusement, P. Perrier ne se rend pas véritablement accessible: il emploie des termes araméens qui renvoient à une culture si totalement différente de nos us et coutumes qu'il est difficile de le suivre. Il est d'autant plus difficile à suivre qu'il ne fait qu'esquisser son propos, et nous laisse à notre faim. A l'hypothèse, il manquerait la démonstration. Mais nous ne saurions lui en tenir rigueur ! Paraît-il que son second tome, Les Colliers Evangéliques, explique la démarche, la fonde, et la précise. En tous cas, il serait heureux que cet ouvrage tombe dans de nombreuses mains, et suscite diverses études, car le jeu en vaut la chandelle.
The Quest for the Original Text of the New Testament - P.W. Comfort
Un plaidoyer pour l'usage des manuscrits les plus anciens dans l'édition du nouveau testament grec, en particulier le codex Vaticanus. En effet les savants actuels privilégient souvent arbitrairement des manuscrits plus tardifs (jugés plus fiables par critique interne), et composent un patchwork qui ne peut ni ne se veut être le texte original. Selon Comfort, il est possible de le reconstituer. Mais pour cela il faut abandonner certaines coutumes de critique textuelle qui ne sont pas incontestables, ou alors qui ne sont pas les seules valides. Un livre donc qui donne un souffle nouveau à ce domaine, qui rend quelque hommage à la visée et au travail de Wescott et Hort, et qui, sans être provocant ni absolument révolutionnaire, ferait bien d'habiter les esprits, et de les soumettre à la réflexion. J'ai tout particulièrement apprécié la thèse selon laquelle il est possible de reconstituer le texte grec original du NT, et que le concept de restauration du texte est un concept parfaitement biblique.
L'Avorton de Dieu : une vie Saint Paul, Alain Decaux
Une lecture savoureuse, passée en compagnie de Saul de Tarse, et de l'Académicien Alain Decaux. L'ouvrage, on s'y attend, est bien écrit et renseigné. Les rares lacunes sont comblées par une imagination à la fois poétique et érudite. Mais ce qui fait le charme de cet ouvrage, c'est qu'il nous fait revivre, heure après heure - qui plus est en nous plongeant dans le contexte de l'époque par des tableaux saisissants de beauté et de réalisme - les pérégrinations du treizième apôtre - physiques, mais aussi intellectuelles ! Un vrai carnet de route des premières activités misssionnaires du christianisme naissant... Ce christianisme qui, en sa prime jeunesse, se forge et se définit dans la contradiction avec sa soeur la religion juive.
Les Deux Babylones (A.Hislop) - PDF ou comment la Rome papale a emprunté ses rites au culte Babylonien antique (cf. le résumé de Bibliorama)
Le sujet est sulfureux. Pour le résumé, je vous reporte à celui de Bibliorama. Je l'ai trouvé personnellement difficile à lire, touffu. Les arguments, certes, ne manquent pas de pertinence. Mais l'exposé trop aride nuit quelque peu au propos. Toujours est-il, l'ouvrage vaut sa lecture, car il démontre, si besoin était, combien la Rome papale est débitrice du culte païen de l'ancienne Babylone, et combien, à d'innombrables titres, elle mérite son appellation Babylone la Grande.
La naissance des évangiles synoptiques - Jean Carmignac (PDF zippé, 119p )
Une lecture intéressante, il faut le dire. Avec les réserves du scientifique, mais à la science sûre, Jean Carmignac collecte l'ensemble des indices qui permettent d'entrer dans la véritable langue des Evangiles, et qui est l'hébreu selon lui. A la manière de Tresmontant, il démontre que bien des tournures, jeux de mots, procédés même de composition, relèvent d'une pensée sémitique. Du coup, les Evangiles auraient été mis par écrit bien plus tôt qu'on ne le pense.
Les vainqeurs écrivent l'histoire... et copient les manuscrits. Les premiers scribes n'avaient pas les scrupules des Massorètes, et, dans la tourmente des premières controverses christologiques, falsifièrent le texte des manuscrits qu'ils copiaient pour les conformer à leurs vues théologiques, vues qu'ils estimaient être la véritable "orthodoxie". Les controverses concernaient tout particulièrement la nature de Jésus, Fils de Dieu, considéré par rapport au Père. Les corruptions tendent donc essentiellement à le diviniser (tout en confirmant parallèlement sa venue en chair). Des hérésies - ou dissidences- telles que le docétisme, le gnosticisme, le séparationnisme, etc., servent ainsi de prétexte à la retouche des textes.
La langue de Jésus : l'araméen dans le Nouveau Testament - Frère Bernard-Marie
Petit opuscule présentant la quarantaine de termes araméens présents dans le Nouveau Testament. L'auteur aborde également, mais de loin, les différents problèmes liés à la composition primitive des évangiles. Rien d'extraordinaire, mais l'ouvrage est bon aide-mémoire.
Rédigé en 178, cet ouvrage reste encore aujourd'hui pour le moins sulfureux ! L'argumentation est précise, tantôt ironique, tantôt emportée. Celse critique l'illétrisme des premiers chrétiens, et leur vaine prétentation à détenir seuls La Vérité. Il critique également leur intolérence, source de désordres. C'est en quelque sorte un requiem en faveur du dialogue interreligieux. Moderne avant l'heure.