Rénovation
culturelle qui se produisit en Europe au XVe et au XVIe s., d'une part, dans les domaines littéraire,
artistique et scientifique et, d'autre part, dans les domaines économique et
social, avec les grandes découvertes et la naissance du capitalisme moderne.
LITTÉRATURE
La Renaissance
prolonge les recherches philologiques et poétiques de Dante, Pétrarque et
Boccace et prend son essor au XVe s. avec l'afflux des manuscrits grecs et des érudits
chassés de Byzance. Facilitée par la découverte de l'imprimerie, qui fait
connaître les œuvres antiques, elle s'épanouit d'abord en Italie, où elle a
pour protecteurs les papes Jules II et Léon X, qui commanditent les écrivains et les artistes.
C'est l'époque de l'Arioste, de Machiavel, de Bembo, du Tasse, de Trissino.
Grâce à ses campagnes d'Italie, la France manifeste le même dynamisme
rénovateur : François Ier fonde le Collège de France,
Ronsard, Du Bellay et la Pléiade s'efforcent d'enrichir la langue et prêchent
l'imitation des Grecs, des Latins et des Italiens tandis que s'élabore une
morale humaniste, issue à la fois de l'enthousiasme de Rabelais et du
scepticisme de Montaigne.
BEAUX-ARTS
C'est à
Florence, dès la première moitié du quattrocento, que le retour aux sources
antiques commence à se traduire par l'élaboration d'un système cohérent
d'architecture et de décoration (plans, tracés modulaires, ordres), par l'étude
de la perspective et par l'adoption d'un répertoire nouveau de thèmes
mythologiques et allégoriques, où le nu trouve une place importante. Œuvre des
Brunelleschi, Donatello, Masaccio, L. B. Alberti, etc., cette première
Renaissance, d'une robustesse et d'une saveur primitive qui en dénotent la
spontanéité, gagne rapidement l'ensemble de l'Italie, trouvant des
développements multiples dans les cours princières d'Urbino (Piero della
Francesca), Ferrare, Mantoue, Milan... En 1494, l'arrivée des troupes
françaises bouleverse l'équilibre italien, et Rome recueille le flambeau du
modernisme, jusqu'à la dispersion des artistes après le pillage de 1527. C'est
la seconde Renaissance, œuvre d'artistes d'origines diverses rassemblés
par les papes et qui réalisent au plus haut degré les aspirations florentines
d'universalisme, de polyvalence, de liberté créatrice : Bramante, Raphaël,
Michel-Ange (Léonard de Vinci étant, lui, contraint à une carrière nomade).
D'autres foyers contribuent à cet apogée classique de la Renaissance : Parme, avec le Corrège ; Venise, surtout, avec
Giorgione, puis avec le long règne de Titien (et, un peu plus tard, celui de
Palladio en architecture). À cette époque, le nouvel art commence à se diffuser
en Europe. Dürer s'imprègne de la première Renaissance vénitienne (Giovanni
Bellini), et le voyage de Gossart à Rome (1508) prépare, pour la peinture des
Pays-Bas, la voie du « romanisme ». L'Espagne et la France
sont d'abord touchées, surtout par le biais du décor : grotesques et rinceaux,
médaillons, pilastres et ordres plaqués sur une architecture traditionnelle
tendent à remplacer le répertoire gothique. Dans le deuxième tiers du XVIe s. environ se situe la phase
maniériste de la Renaissance, qui voit une exaspération des acquis antérieurs,
en peinture et en sculpture notamment ; elle coïncide souvent, en architecture, avec la
simple acquisition progressive du vocabulaire classique (Lescot et Delorme en
France). Le désir d'égaler la « manière » des grands découvreurs du
début du siècle conduit, dans une atmosphère de crise (crise politique de
l'Italie, crise religieuse de la Réforme), à l'irréalisme fiévreux d'un
Pontormo, à la grâce sophistiquée d'un Parmesan, à l'emphase d'un J. Romain,
aux développements subtils de l'art de cour à Fontainebleau. Ce dernier centre
devient à son tour pôle d'attraction pour des Flamands comme J. Metsys. À la
fin du siècle, Prague sera un autre foyer du maniérisme (Arcimboldo, Spranger).
Une dernière phase se joue en Italie avec la conclusion du concile de Trente,
en 1563. La réforme de l'art religieux est portée au premier plan, avec le
retour d'un classicisme de tendance puriste en architecture (Vignole ; style grandiose de
l'Escurial en Espagne), naturaliste en peinture (les Carrache). Et, tandis que
partout en Europe s'est imposé le vocabulaire de la Renaissance, avec ses
versions régionales souvent pittoresques, l'Italie, encore, verra naître à la
fin du siècle les courants qui marqueront le début d'une ère nouvelle : le réalisme populiste et
dramatique du Caravage, la poétique illusionniste du baroque.
MUSIQUE
La Renaissance
se situe du XVe s. au début du XVIIe s. et correspond à l'âge d'or
de la polyphonie. Les musiciens italiens, anglais, bourguignons et
franco-flamands s'expriment dans la messe, le motet, le madrigal, la chanson.
Leur maître, Josquin Des Prés, représente l'aboutissement d'un style et
l'ouverture d'une période marquée par la Réforme, qui apportera de nouvelles
formes (psaume, choral) et la prédominance de la chanson française (Janequin).
Cette perfection explique que les compositeurs se tournent vers de nouvelles
voies, à la fin du XVIe s.,
en forgeant le style monodique qui aboutira à l'opéra (1600).
Lien Internet :
Histoire de
l'art : la Renaissance