Philippiens 2:6 : que
signifie « dans la forme de Dieu » ?
par Didier Fontaine
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Le passage de Philippiens 2 :6-11 a suscité bien des polémiques, car sa construction et son vocabulaire ne sont pas communs, et offrent peu de points de comparaison susceptibles de les éclairer.
La signification d’un terme peut conditonner le sens de tout le passage. Or ce passage peut avoir une christologie totalement différente selon les choix lexicaux du traducteur.
La question qui se pose est la suivante : qu’est-ce qui motive ces choix lexicaux ?
L’usage ordinaire d’un mot ou son sens en contexte ? Des motifs grammatiacaux solides ou une vision théologique préalable ?
En fait, le passage de Philippiens 2 :6-11 permet une réflexion sur le processus de la traduction, illustrant de façon remarquable ce que R. Furuli a nommé le rôle de la théologie et du parti-pris dans la traduction biblique[1].
Comment déterminer le sens d’un mot qui n’apparaît qu’une fois dans un corpus, et occasionnellement dans d’autres ?
Cet article se propose d’engager cette réflexion, en la limitant à la première difficulté, à savoir le sens de l’expression evn morfh/| qeou.
lequel, existant en forme de Dieu, n'a point
regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu [LSG]
étant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme
un objet à ravir d'être égal à Dieu [DRB]
Lui, de condition divine, ne retient pas
jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. [JER]
lui qui est de condition divine n'a pas considéré
comme une proie à saisir d'être l'égal de Dieu [TOB]
Il possédait depuis toujours la condition divine,
mais il n'a pas voulu demeurer de force l'égal de Dieu. [BFC]
who though he existed in the form of God did not
regard equality with God as something to be grasped [NET][2]
ahlad amxp Yhwtyad adh hbvx aypwjx awh f ahlad Fwmdb Yhwtya dkd wh [PES]
qui cum in forma Dei
esset non rapinam arbitratus est esse se aequalem Deo [VG]
Dans l’échantillon de traductions possibles présenté
ici, la moitié rend l’expression grecque evn morfh/|
qeou par
« en forme de Dieu » (LSG, DRB, NET, VG), l’autre moitié par « de condition divine » ou « à la
ressemblance de Dieu » (JER, TOB, BFC, PES).
La variation dans la traduction n’est pas mineure.
Si demeurer ou exister dans une condition divine se comprend
parfaitement[3], être
dans la forme de Dieu est beaucoup plus ambigu.
Avoir la forme de quelque chose ou quelqu’un signifie en épouser une
ressemblance plus ou moins grande (ex. : le lynx a la forme du loup
/ on ne saurait identifier l’un à l’autre). En revanche être dans la forme de
s’apparente plus à une identité d’essence (ex. : l’eau, dans sa forme de
glace, présente de remarquables propriétés / autrement dit : quand l’eau est
de la glace, elle présente….). Dans le passage qui nous intéresse, il faut donc
se méfier du sens ordinaire du mot français « forme » car celui-ci
est rarement précédé de « dans ».
Les traductions qui rendent par « dans la forme
de Dieu » peuvent donc signifier que Jésus, dans sa position
céleste, était Dieu.
Pourtant, l’expression evn morfh/| qeou/ n’appuie pas cette interprétation.
Il n’y a qu’une seule occurrence de cette expression
dans le NT, avec ou sans evn. Elle
n’apparaît pas dans la LXX. Quant au terme morfh,, il se rencontre à 4 reprises dans la LXX[4]
contre 3 dans le NT[5], dont 2 dans
l’hymne qui nous intéresse, aux versets 6 et 7.
Le terme est rare, et il est assez signifiant que le
passage de Php 2 :6-11 soit considéré par nombre d’exégètes comme un hymne
primitif pré-paulinien[6].
Cela expliquerait bien la présence d’une forme rare comme morfh,, et rendrait hapax legomenon
celle rencontrée en Marc.
Il suffit d’ouvrir les dictionnaires, ou de
consulter quelques autorités en la matière, pour se rendre compte d’un
problème : il n’y a aucun consensus, et les définitions données
sont très différentes les unes des autres, voire contradictoires.
Aspect physique, forme,
image de |
Nature intrinsèque,
essence |
Condition, mode
d’existence, statut |
LSJ |
Léon-Dufour |
Blocher |
Thayer |
Louw-Nida |
Vouga |
W.
Bauer & A. Gingrich |
Vine |
Conzelmann/Lindemann |
Kittel |
Lightfoot |
Morlet |
La Fontaine aurait légitimement pu dire :
autant de têtes, autant d’avis.
Sur la base des définitions proposées par ces
références, notons toutefois les plus caractéristiques :
Et de manière très
différente :
Statistiquement, la définition « essence »
est celle qui est de loin la plus privilégiée. X. Léon-Dufour, par exemple,
résume ce qu’il faut entendre par là : « Contrairement à l’usage qui
oppose volontiers forme et fond comme s’ils équivalaient à apparence et
réalité, il convient de reconnaître dans la ‘forme’ non pas quelque chose de
surajouté à une essence, tel un vêtement sur un corps, mais l’être même qui
s’exprime, se laisse voir, se présente. »[7]
Bien entendu les trinitaires sont plus sensibles à la
dernière définition, ce qui incline le consensus en ce sens. Feinberg
avertit toutefois : « En toute franchise, l’attrait de
l’interprétation par la philosophie grecque de morfh,[8] est qu’il fournit au
théologien une affirmation de la divinité du Christ aussi forte qu’il est
possible… Il faut cependant faire attention de ne pas lire ses convictions
théologiques dans le texte quand elles n’y sont pas. »[9]
Et le Kittel déclare
sans ambages : “there is no trace of a Hellenistic philosophical
understanding of morfh/ in this passage,and certainly not of any supposed popular
philosophical concept of morfh_ qeou= = ou)si/a or fu/sij. (…) Materially,
if not linguistically, the apostle’s paradoxical phrase morfh_
qeou=
is wholly in the sphere of the biblical view of God. ei)kw=n
tou= qeou= cannot be equated with morfh_ qeou ( 2 C. 4:4 ; Col.
1:15). The image of God is Christ, while the morfh_
qeou
is the garment by which His divine nature may be known.”
Verset |
Forme rencontrée |
Traduisant l’hébreu ou
l’araméen |
Sens dans le verset |
Juges 8 :18 |
morfh. |
ra;To |
l’air, la mine |
Job 4 :16 |
morfh. |
hn"WmT. |
une figure, une
forme ; voire une apparition |
Isaïe 44 :13 |
morfh. |
tynIb.T; |
La forme, l’aspect |
Daniel 3 :19 |
morfh. |
~leÛc. |
l’expression, la mine ;
par ext.le comportement |
L’usage de la Septante montre sans discussion possible que morfh, ne désigne rien d’autre que l’aspect extérieur d’un individu ou d’un objet, son apparence physique sans égard à sa nature. Par extension le terme peut prendre des sens différents d’après le contexte[10].
Tob. 1:13 : kai. e;dwken o` u[yistoj ca,rin kai. morfh.n evnw,pion
Enemessarou kai. h;mhn auvtou/ avgorasth,j
Le
Très-Haut [me] donna faveur et importance auprès de Salmanasar, et je
devins son acheteur[11]
[TA]
4 Ma. 15:4 : w= ti,na tro,pon hvqologh,saimi
filo,tekna gone,wn pa,qh yuch/j te kai. morfh/j o`moio,thta eivj mikro.n
paido.j carakth/ra qauma,sion evnaposfragi,zomen ma,lista dia. to. tw/n paqw/n
toi/j gennhqei/sin ta.j mhte,raj tw/n pate,rwn kaqesta,nai sumpaqeste,raj De quelle manière exprimerais-je les émotions
de parents qui aiment leurs enfants ? Nous insistons sur la similitude
étonnante d’esprit [ou caractère] et d’allure [ou apparence
physique] du petit enfant. Ceci est particulièrement vrai des mères qui, en
raison des douleurs de l’accouchement, éprouvent une sympathie plus grande
envers leur progéniture que les pères.[TA]
Sag.
18:1: toi/j de. o`si,oij sou
me,giston h=n fw/j w-n fwnh.n me.n avkou,ontej morfh.n[12]
de. ouvc o`rw/ntej o[ti me.n ouv kavkei/noi evpepo,nqeisan evmaka,rizon Cependant une grande
lumière brillait pour vos saints; les Egyptiens entendaient leur voix sans voir
leur visage, et, malgré leurs souffrances passées, les proclamaient
heureux. [CRAMPON]
Ces usages rejoignent clairement ceux de la
Septante : morfh, désigne toujours une apparence physique extérieure.
Homère[14],
Pindare[15],
Eschyle[16],
Aristote[17], Sophocle[18],
Xénophon[19], Platon[20],
Euripide[21], Denys
d’Halicarnasse[22], Flavius
Josèphe[23],
l’emploient pour désigner la forme, l’apparence externe des humains (souvent
visage et expression), des dieux, ou de l’environnement[24].
La religion grecque admettait que les dieux puissent
apparaître aux humains (evpifa,neia, manifestation,
apparition). La mythologie énumère nombre d’épisodes où Zeus prend des apparences
variées pour séduire les humaines, au plus grand dam d’Héra.
De fait, dans son usage le plus ordinaire, morfh, ne
signifiait rien de plus que la forme extérieure de quelque chose ou de
quelqu’un. Ce sont les spéculations philosophiques qui étendirent
(indirectement) son sens.
Nous nous intéresserons uniquement à l’exemple
d’Aristote, assez significatif, car c’est surtout sa théorie hylémorphique[25]
qui va modeler les suppositions ultérieures, et jusqu’aux définitions de
morfh, rencontrées dans bon nombre
de lexiques modernes.
Il faut cependant impérativement noter qu’Aristote,
même dans ses traités philosophiques, employait indifféramment morfh, comme synonyme de eivkw,n, avec le sens fixe de
« forme, figure représentée »[26].
Souhaitant dépasser la conception platonicienne qui
prétend que seules les Idées sont intelligibles (objet d’un savoir certain) car
le réel est par trop mouvant et insaisissable, Aristote recourt à un dualisme
entre la forme (morphè/eidos) et la matière (hylè) pour définir
la constitution de tout être du cosmos[27].
Il précise que la matière est un être en puissance
(le bois peut être forgé en statue) alors que la forme est par
excellence l’acte de la matière (la statue est le bois autant
que la forme du bois). Tout être est donc l’union parfaite de la
matière et de la forme.
De plus, il faut remarquer que la matière ne
s’appréhende que par rapport à quelque chose d’autre[28].
Elle ne fait donc pas le propre de la substance (ce qu’est un objet, sa
quiddité[29]), elle
n’est pas capable de définir ce qu’est un objet : de la matière
peuvent surgir toutes sortes de formes. C’est donc la forme plus que la
matière qui caractérise la substance. Nous touchons ici à ce qui va
engendrer les confusions ultérieures :
« Tout en restant
solidaire de la matière, la forme constitue à titre principal la nature
(au sens de principe interne d’activité. »[30]
Pour éviter toute confusion entre ce qu’un être est
essentiellement, et ce qu’il peut être, Aristote introduit les causes
accidentelles, contingentes. Ainsi, par exemple, il y a l’être de l’essence
(l’homme) et l’être de l’accident (l’homme blanc). Dans chaque cas, la forme de
l’être est indissociable de son essence, puisque cette forme sensible au regard
(l’homme) n’existerait pas sans la quiddité ou essence qui la conditionne
(l’homme, l’être humain). La nuance est subtile.
Trop subtile : de nombreux développements
ultérieurs (Plotin, Augustin, Avicébron, Thomas d’Aquin), contribueront à
franchir une étape qu’Aristote lui-même n’avait pas franchie en faisant de la
forme la quiddité d’un objet[31].
En commentant plus qu’en poursuivant ses travaux,
ses successeurs (hormis Théophraste) finirent donc par confondre substance
(ousia, to ti einai) et forme (morphè) en considérant que morphè désignait d’un
objet ou d’une personne ses attributs essentiels mais non ses accidents
externes plus que sa forme, ses contours, sa représentation.
Aujourd’hui encore ce sont clairement des
réminiscences aristotéliciennes (et néo-platoniciennes), mais non les écrits
d’Aristote, qui appuient l’identification de morfh/ à l’essence (ou quiddité)[32].
Le raisonnement est on ne peut plus simple : « personne ne peut être
dans la forme de Dieu si ce n’est Sa quiddité.»[33].
Donc, que Christ ait été « dans la forme de Dieu » indique que
l’expression se réfère à son essence divine.
Philippiens 2 :6 : o]j evn morfh/| qeou/ u`pa,rcwn ouvc a`rpagmo.n h`gh,sato to. ei=nai i;sa qew/|(
Philippiens 2 :7 : avlla. e`auto.n evke,nwsen morfh.n dou,lou labw,n( evn o`moiw,mati avnqrw,pwn geno,menoj\ kai. sch,mati eu`reqei.j w`j a;nqrwpoj
Marc 16 :12 : Meta. de. tau/ta dusi.n evx auvtw/n peripatou/sin evfanerw,qh evn e`te,ra| morfh/| poreuome,noij eivj avgro,n\
Laissons de côté les deux premières occurrences
trouvées dans l’hymne de Philippiens 2 :6-11.
Le seul autre emploi de morfh/ dans le Nouveau Testament
est assez significatif : la forme apparaît dans la finale longue de Marc, autre
passage interpolé et, peut-être, non primitif (ou du moins de première main).
Son sens est définitivement celui de l’apparence externe : « Après cela, il se manifesta sous d'autres traits à deux d'entre eux qui étaient en chemin et s'en allaient à la campagne. » (JER) ou « Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. » (LSG)[34]
Il en va de même pour les autres formes proches de morfh/ comme mo,rfwsij, morfo,w,
metamorfo,w qui
apparaissent dans le Nouveau Testament[35].
Conclusion
Appendice 1 : Emploi de morfh, dans la Septante
Juges 8:18 : kai. ei=pen pro.j Zebee kai.
Salmana pou/ oi` a;ndrej ou]j avpektei,nate evn Qabwr kai. ei=pan w`sei. su, o[moioj
soi, o[moioj auvtw/n w`j ei=doj morfh. ui`w/n basile,wn Puis il dit à Zébah et Çalmunna : " Comment donc
étaient ces hommes que vous avez tués au Tabor ? " - " Ils te
ressemblaient, répondirent-ils. Chacun d'eux avait l'air d'un fils de
roi. " [JER]
Le texte hébreu porte ra;To, la « forme »[36],
et la Vulgate « quasi »,
Job 4: 16: avne,sthn kai. ouvk evpe,gnwn ei=don kai. ouvk h=n morfh.
pro. ovfqalmw/n mou avllV h' au;ran kai. fwnh.n h;kouon Un être était
là, dont je ne reconnaissais pas les traits; Une figure[37],
devant mes yeux. J’entendis un murmure, puis une voix: [GODET]
Ici traduit morfh, l’hébreu hn"WmT.â : « ressemblance, similitude; portrait, image »[38].
Et la Vulgate porte imago
et non forma.
Isa. 44:13 : te,ktwn xu,lon e;sthsen auvto. evn me,trw| kai. evn
ko,llh| evrru,qmisen auvto, evpoi,hsen auvto. w`j morfh.n avndro.j kai.
w`j w`raio,thta avnqrw,pou sth/sai auvto. evn oi;kw| Et voici le
sculpteur: il a tendu sa corde, trace l’oeuvre à la craie puis, avec le ciseau,
il l’exécute, et il la dessine au compas. Il la façonne ainsi d’après la
forme humaine, et à la ressemblance d’un homme magnifique pour qu’elle
habite un temple.
Cette fois-ci morfh, traduit l’hébreu tynIb.T;, « modèle, plan, forme,
construction, figure »[39].
La Vulgate rend par « imaginem ».
Dan. 3:19: to,te Naboucodonosor evplh,sqh qumou/ kai. h` morfh.[40] tou/ prosw,pou auvtou/ hvlloiw,qh kai. evpe,taxe kah/nai th.n ka,minon e`ptaplasi,wj parV o] e;dei auvth.n kah/nai Alors le roi Nabuchodonosor fut rempli de colère et l'expression de son visage changea à l'égard de Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Il donna ordre de chauffer la fournaise sept fois plus que d'ordinaire [JER]
Le terme araméen est ~leÛc., qui signifie « image, ressemblance, par ext. attitude »[41].
La Vulgate porte « aspectus »
Appendice 2 : autres termes néo-testamentaires formés sur la racine
morf*
mo,rfwsij |
‘expression même’,
formule ; ie. la forme traduisant une chose ou
exprimant réellement un fait (Strong) |
morfo,w |
former, être formé |
metamorfo,w |
changer dans une autre forme,
transformer, être transfiguré (Strong) |
JER Romains 2:20 l'éducateur des ignorants,
le maître des simples, parce que tu possèdes dans la Loi l'expression même de
la science et de la vérité...
GNT Romains 2:20
paideuth.n avfro,nwn( dida,skalon nhpi,wn( e;conta th.n mo,rfwsin th/j
gnw,sewj kai. th/j avlhqei,aj evn tw/| no,mw|\
JER 2 Timothée 3:5 ayant les apparences de la
piété mais reniant ce qui en est la force. Ceux-là aussi, évite-les.
GNT 2 Timothée 3:5 e;contej
mo,rfwsin euvsebei,aj th.n de. du,namin auvth/j hvrnhme,noi\ kai.
tou,touj avpotre,pouÅ
JER Galates 4:19 mes petits enfants, vous
que j'enfante à nouveau dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en
vous.
GNT Galates 4:19 te,kna
mou( ou]j pa,lin wvdi,nw me,crij ou- morfwqh/| Cristo.j evn u`mi/n\
JER Matthieu 17:2 Et il fut transfiguré
devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent
blancs comme la lumière.
GNT Matthieu 17:2 kai. metemorfw,qh
e;mprosqen auvtw/n( kai. e;lamyen to. pro,swpon auvtou/ w`j o` h[lioj( ta. de.
i`ma,tia auvtou/ evge,neto leuka. w`j to. fw/jÅ
JER Marc 9:2 Six jours après, Jésus
prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls, à l'écart, sur une
haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux
GNT Marc 9:2 Kai.
meta. h`me,raj e]x paralamba,nei o` VIhsou/j to.n Pe,tron kai. to.n VIa,kwbon
kai. to.n VIwa,nnhn kai. avnafe,rei auvtou.j eivj o;roj u`yhlo.n katV ivdi,an
mo,noujÅ kai. metemorfw,qh e;mprosqen auvtw/n(
JER Romains 12:2 Et ne vous modelez pas sur
le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme
et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui
lui plaît, ce qui est parfait.
GNT Romains 12:2 kai. mh.
suschmati,zesqe tw/| aivw/ni tou,tw|( avlla. metamorfou/sqe th/|
avnakainw,sei tou/ noo.j eivj to. dokima,zein u`ma/j ti, to. qe,lhma tou/
qeou/( to. avgaqo.n kai. euva,reston kai. te,leionÅ
JER 2 Corinthiens
3:18 Et
nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire
du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en
gloire, comme de par le Seigneur, qui est l'Esprit.
GNT 2 Corinthiens
3:18 h`mei/j de. pa,ntej avnakekalumme,nw| prosw,pw| th.n
do,xan kuri,ou katoptrizo,menoi th.n auvth.n eivko,na metamorfou,meqa
avpo. do,xhj eivj do,xan kaqa,per avpo. kuri,ou pneu,matojÅ
Appendice 3 : décomposition syntaxique de Philippiens 2 :6-7
6 o]j
evn morfh/| qeou/
u`pa,rcwn
ouvc
a`rpagmo.n h`gh,sato to. ei=nai
i;sa qew/|(
7 avlla.
e`auto.n evke,nwsen
morfh.n dou,lou
labw,n(
evn o`moiw,mati avnqrw,pwn
geno,menoj\
kai.
sch,mati w`j a;nqrwpoj [42]
eu`reqei.j
participes
verbes
Remerciements
Je tiens à remercier J.-C.D pour son aide et ses conseils.
[1] Rolf Furuli, The Role of
Theology and Bias in Bible Translation.
[2] Une note
syntaxique affirme : “The Greek term translated form indicates a correspondence with reality. Thus the meaning of
this phrase is that Christ was truly God.”
[3] Dieu, Jésus, les anges bons comme mauvais sont de « condition divine » ; cf. D. Fontaine, Les dieux de la Bible : Emplois et Significations de ~yhil{a, et Qeo,j dans les Écritures hébraïques et grecques-chrétiennes.
[4] Jda. 8:18; Tob. 1:13; 4 Ma. 15:4; Job 4:16; Wis. 18:1; Isa. 44:13; Dan.
3:19; Dat. 4:36; 5:6, 9f; 7:28.
[5] Mc. 16:12; Phil. 2:6,7
[6] Sur l’existence de ces hymnes, cf. Col. 3 :16-17 ; quelques exemples : 1 Ti 3 :16, 6 :12, Eph. 5 :19-20, Col. 1 :15-20 et 1 Pi 2 :22-23. cf. The Identification of the Early Christian Confessions.
[7] Dictionnaire du Nouveau Testament, éd. du Seuil, 1996, p. 272. (Emphase ajoutée).
[8] Celle précisément qui identifie morfh, pour le sens à fu/sij et ou)si/a et qui entre donc dans notre catégorie « nature intrinsèque, essence ».
[9] Feinberg : 29-30
[10] cf le détail de ces emplois dans l’Appendice 1.
[11] Le gr. avgorasth,j signifie « esclave chargé d’acheter les provisions au marché » [Bailly : 7] ; on pourrait donc traduire, si le terme n’était pas connoté, par « fournisseur ». TOB : « homme d’affaires ».
[12] JER : « figure » ; Vulgate : « figuram »
[13] Notre but n’est pas d’illustrer ces emplois mais
d’indiquer les conclusions qui en ont été tirées par d’autres. Sur la
définition classique de morfh,, cf le LSJ,
et sur Perseus, 173
de ses emplois dans la littérature grecque.
[14] Odysée XI, 367
[15] Isthmiques IV, 53
[16] Le Prométhée enchaîné, 21f ; Les Suppliantes, 496 : « la nature nous a donné des traits différents »
[17] Histoire naturelle, II, 14
[18] Electre, 199, 1159
[19] Mémorables IV,3,13 (en parlant des dieux)
[20] Phédon 271a ; République, III, 397c
[21] Ion 381f
[22] Antiquités romaines, XIV, 15
[23] AJ II, 84 : w= basileu/ kai,per evn dusi. morfai/j ovfqei.j « (ce rêve), ô roi, bien que vu sous deux formes,… » II, 232 : pai/da morfh/| te qei/on “un enfant d’une forme divine” ; AJ V, 213 fanta,smatoj de. auvtw/| parasta,ntoj neani,skou morfh/| « un fantôme lui apparut, sous la forme d’un jeune homme » ; BJ II, 101 diV o`moio,thta morfh/j: «à cause de la ressemblance du visage » ; Vita I, 65 (en parlant des statues d’un temple) zw,|wn morfa.j e;conta « qui ont les représentations d’êtres vivants » ; Apion II, 128 (en parlant de dieux païens) metaba,llontaj eivj morfa.j qhri,wn: «se transformant, et prenant les traits de bêtes sauvages », II, 248 : eivj qeou/ fu,sin kai. morfh.n « dans la nature et la forme des dieux ». Ici fu,sij et morfh, sont clairement dissociés l’un de l’autre. [TA]
[24] Citations extraites du Bailly : 1299, du Kittel :
morfh, [A.1] ou relevées par l’auteur.
[25] Terme formé sur u(lh/ ‘la matière’, et morfh/ ‘la forme’; TLFI, hylémorphisme : « Doctrine d'Aristote et des scolastiques selon laquelle l'être est constitué, dans sa nature, de deux principes complémentaires, la matière et la forme». Nous nous inspirerons pour cette partie de : Kunzmann, Burkard, Wiedmann, Atlas de la philosophie, 1993 (Librarie Générale Française), 49 ; François Châtelet (dir.), La Philosophie – de Platon à Saint-Thomas, éd. Marabout, 1979, 101-106 ; Roger Caratini, Initiation à la philosophie, éd. L’Archipel, 2000, 151-155.
[26] Bonitz, Index
aristotelicus, Aristotelis opera, Berlin, 1870. Voir par exemple Métaphysique,
Z, 3,
1029a 4
[27] Il distingue aussi quatre causes fondamentales régissant le développement de la matière : les causes formelle, finale, efficiente, matérielle (forme/but/moteur/matière). Par exemple une maison est consitutuée d’un plan, d’un objet (habitation, protection), et réalisée par des ouvriers et des matériaux. Mais ces quatre causes, pense-t-il, peuvent être réduites au dualisme matière / forme.
[28] « Ce que l’airain est à la statue, ou le bois au lit, telle est la matière par rapport à la réalité physique » (Physique, I, 7, 190b 27) ; voir aussi Métaphysique, D, 28, 1024b 3-9
[29] Quiddité : « Essence d'une chose, ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est. » (TLFI)
[30] Édouard-Henri Wéber, ‘Hylémorphisme’, Encyclopaedia Universalis, 2005.
[31] Pour Aristote, la matière et la forme n’étaient pas des substances, mais des principes éternels de la substance corporelle.
[32] Ainsi : « Le mot morphè traduit par ‘forme’ induit en erreur, car en grec, il s’agit plutôt de l’essence de l’être, de sa nature, que de son apparence extérieure. » - David MacLeod, Bsa, 158, 07-09/2001
[33] A. Kuen, Encyclopédie des difficultés bibliques, explicitant la pensée de Trench : « Ce passage [Philippiens 2 :6] n’est pas une preuve explicite de la divinité du Christ, mais, d’un autre côté, personne ne pourrait être décrit comme étant en morphè theou sans être Dieu lui-même. Ce texte nous donne donc une preuve implicite que le Christ préexistait comme objectivement égal à Dieu. »
[34] Vulgate : « in alia effigie
» ; PES : « Fwmdb » (héb. tWmd>Bi)
[35] cf Appendice 2.
[36] TWOT 2491a, « shape,
form » ; BDB, « outline, form » (p.1061) ; GL,
“form of body, esp. beautiful form”
[37] Crampon, TOB : “spectre” ; Darby, “forme” ;LSG, « figure » ; Brenton, « form » ; Semeur, « apparition »
[38] TWOT : « likeness,
form » ; BDB : “likeness, form, representation” ; GL
: “appearance, form; image”
[39] TWOT 255d, « pattern,
plan » ; BDB, “construction, pattern, figure; figure, image” ; GL,
“structure, manner of building ; examplar, model ; image, likeness”
[40] JER, TOB, « expression » ; DRB « l’apparence de son visage » ; CRAMPON, « aspect »
[41] TWOT 2961.0 : «image.
Used like the Hebrew, except that Dan 3:19 uses the expression "image of
his face" to mean attitude," an extension not witnessed in
Biblical Hebrew. » ; BDB 8445 ; GL
06755.
[42] L’ordre des mots a été légèrement modifié. Le texte porte : « sch,mati eu`reqei.j w`j a;nqrwpoj »